Mise au point, Collège de Défense des Anciens actionnaires de la NBM

Ce 18 mars 2021, Abdel Baghy Ahmed Bouha et Mohamed Limam Bonna ont été placés sous mandat
de dépôt et écroués sur décision du juge d’instruction du 2eme cabinet d’instruction du tribunal de la wilaya de Nouakchott – Ouest .


Le juge d’instruction qui a pris cette grave décision a enjoint les anciens actionnaires lors de leur première comparution designer, séance tenante, un acte par lequel ils s’obligent à verser à la BCM des sommes faramineuses indues précisant qu’à défaut il les placera dans les liens de la détention exerçant ainsi sur eux une contrainte par corps avant tout jugement sur le fond !
Le dossier comportait par ailleurs un Protocole d’accord conclu le 20 juillet 2019 entre la Banque centrale et les anciens actionnaires de la NBM se rapportant aux mêmesfaits et rapports d’inspection invoqués pour justifier leurs poursuites pénales . Ce Protocole détermine les conditions du redressement de la banque NBM , définit les engagements des Parties, implique directement la BCM dans la gestion de cet établissement et donne au tribunal de commerce la compétence exclusive de régler tous les litiges susceptibles de surgir entre les deux Parties dans ce cadre.


Quelques mois plus tard et le 30/5/2020 , la Banque centrale vient imposer aux anciens actionnaires la signature d’une convention par laquelle ils cèdent l’entièreté du capital de la BNM à de prétendus investisseurs étrangers agissant sous le nom de Westbreadge, une prétendue société de droit canadien avec laquelle les dirigeants de la BCM ont négocié trois mois durant à l’insu des anciens actionnaires de la banque .
Pourtant, de notoriété publique, ces “investisseurs” désargentés étaient poursuivis, au moins en Côte d ’Ivoire pour des agissements délictuels quasiment similaires et portant sur l’acquisition frauduleuse d’une banque de la place et l’abus de ses biens. Cette affaire avait défrayé la chronique et les anciens actionnaires en avaient donné avis aux dirigeants de la BCM qui se sont obstinés malgré tout à faire réaliser cette vente, advienne que pourra !


En tout état de cause, la convention de cession stipule que les anciens actionnaires sont libérés de tout engagement vis-à-vis de la banque dont le passif est entièrement pris en charge par les acquéreurs qui se sont obligés, sous la responsabilité de la BCM, à verser à cette fin dans les caisses de la banque 29.500.000$.
Il faut d’ailleurs rappeler qu’ autour de cette opération de vente de la NBM, une intense campagne médiatique a été menée par les acquéreurs avec le soutien affichée de la Banque Centrale ( publicité dans la presse écrite, la télévision, les réseaux sociaux, le sponsoring sportif, sur fond d’escroquerie…). Le 4/6/2020, la BCM a donné sans surprise son accord à cette convention et les nouveaux actionnaires ont aussitôt pris possession de “ leur” banque, à la satisfaction de la BCM.
De jour en jour, cependant, il va se confirmer que Westbridge n’est qu’une entité d’apparat, dépourvue de toute réalité effective et que toute cette opération n’était qu’un montage de la part d’ “investisseurs”, incapables de sortir une seule ouguiya pendant plus de 8 mois !


La BCM ne s’en rend compte, du moins officiellement, que sept mois plus tard et presse alors les anciens actionnaires de dénoncer la convention de cession et de reprendre la banque comme si de rienn’était, sous peine de menace de sanctions pénales à peine voilée. Devant la gravité de la situation et l’énormité de la manœuvre de camouflage, les anciens actionnaires rejettent cette demande infondée et surtout exclusivement favorables aux acquéreurs défaillants, sans qu’un état des lieux ne soit fait au préalable, depuis leur prise de possession de la banque.
L’échec cuisant, lamentable, de cette opération ténébreuse est donc la seule et unique raison pouvant expliquer l’acharnement des dirigeants de la BCM à chercher à imposer le silence aux anciens actionnaires de la NBM et à détourner d’eux-mêmes les regards de l’opinion, pour échapper à leur propre responsabilité dans cette situation sans précédent.
Soustraire le dossier au tribunal de commerce pourtant seul compètent pour en connaitre comme le stipule littéralement le Protocole d’accord conclu le 20 juillet 2019 entre les anciens actionnaires et la BCM permet aux dirigeants de cette institution d’utiliser à leur guise la justice pénale en faisant

pression sur les anciens actionnaires, dans une tentative maladroite de camoufler les graves illégalités commises à l’occasion de la cession de la banque en faveur d’investisseurs étrangers, désargentés !
Il s’agit donc en l’occurrence d’une grave instrumentalisation de la justice et la Défense des prévenus ne manquera pas d’y revenir amplement pour éclairer l’opinion sur la réalité des faits.!
Les louables efforts actuellement entrepris pour assurer une réelle indépendance à cette institution afin qu’elle puisse exercer sa mission dans la transparence, la sérénité et le strict respect du droit doivent bénéficier à tous les justiciables sans exception aucune .
Pour ce qui les concerne , les anciens actionnaires de la NBM demandent leur mise en liberté immédiate et sollicitent l’urgente intervention des autorités compétentes – judiciaires et administratives- pour que lumière soit faite, par les voies de droit adéquates , sur ce dossier et que ceux , quels qu’il soient , qui sont les véritables responsables de l’état dans lequel se trouve actuellement la banque NBM répondent de leurs actes. Et ce ne sera que justice.


Me Mohamed Mahmoud Ould Sidi Ould Nah Me Lô Gourmo Abdoul
Me Yarba Ould Ahmed Salah Me Bal Ahmed Al Tijani

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