Le paradoxe mauritanien

Il y’a quelque chose d’assez paradoxal en Mauritanie, faire plaisir à des tribus, des structures sociales traditionnelles, des familles, des clans, etc… ; au détriment de l’idée de l’Etat-Nation, de la liberté et de l’égalité. Et c’est ce paradoxe que s’il n’est pas résolu continuera d’alimenter le système tribal, familial, ethnique, esclavagiste et clanique et encouragera la gabegie et le pillage mais aussi et surtout la continuité de l’injustice, de la discrimination et du racisme. En effet, beaucoup plus que de se soucier d’une idée de nation, l’ensemble des dirigeants mauritaniens et les oppositions répètent inlassablement qu’ils veulent démocratiser le pays alors même que le fondements sociaux politiques exclus une partie très importante de la population.

Aucun dirigeant ou opposant n’a osé affronter ces structures sociales traditionnelles de manière frontale. Sous prétexte à chaque fois de démocratiser donc il faut maintenir la paix sociale. Il n’y aura de démocratie que sur la construction nationale, juste et réaliste c’est-à-dire basée sur la liberté et l’égalité. Au lieu d’affronter cette réalité dirigeant et opposition, cultive et développe de plus en plus la conscience ethnique, familiale, clanique, esclavagiste, raciste, discriminatoire et tribale. Quant aux dirigeants, ils s’assurent à chaque fois de l’hégémonie de la famille, de la tribu, de l’ethnie, et du clan empêchant toute idée de construction nationale, de liberté et justice. Disait Ernest Renan « Une nation est un plébiscite de tous les jours ». Le droit national est au-delà d’un simple faire plaisir à une quelconque ethnie, tribu, clan, communauté ou encore moins une famille.

La construction nationale mauritanienne fait face à cette réalité laissant la place aux structures sociales traditionnelles. Cette réalité a embrouillé beaucoup de génération et laissé place à des formes d’idéologie qui ont embrasé et peuvent toujours embraser le pays à tout moment pour un oui ou un non. Dans le cas mauritanien, l’ETAT et ses institutions sont là ; l’Etat-Nation n’existe pas. Ce pays est devenu le royaume d’une minorité qui justifie leurs actions impunies par les institutions de l’Etat. Des groupes d’intérêts qui collaborent et maintiennent les structures sociales traditionnelles fabricant toutes sortes d’idéologie et conflits dans le seul but de se maintenir au pouvoir. Bennedict Anderson dans livre, (L’imaginaire national, 2000) : Qu’est-ce qu’une nation ? « La nation comme une communauté politique imaginée, réunissant des gens qui ne se connaissent pas, qui ne se croiseront jamais mais qui éprouvent un fort sentiment d’appartenance à une communauté car ils partagent les mêmes idées, les mêmes croyances ».

Une nation ; Etat- Nation ?
C’est une conscience collective, une unité nationale et des liens sociaux ;
C’est une école républicaine et l’armée républicaine ou tout le monde se reconnait ;
Ce sont ces filles et fils de Mauritanie qui vivent et meurent pour la nation avec la certitude que chacun fera de même ;
C’est la lecture du journal quotidien représentant l’incarnation de la communauté imaginée, aussi le regard sur la télévision et des institutions nationales ;
Ce sont des évènements sportifs et culturels représentant ce sentiment d’appartenance à cette communauté imaginée.
L’Etat-Nation, liberté, égalité, impunité, personne au-dessus des lois et le pouvoir du peuple ; et le seul pouvoir reconnu celui choisi par le peuple.

Boulaye Diakité

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