Il faut cultiver la culture de la citoyenneté la seule manière de démocratiser ce pays, la Mauritanie

On ne peut pas s’en sortir dans ces conditions. Des citoyens mauritaniens animés avant tout par des passions religieuses hors de toute discussion ; des imaginaires culturelles, tribales et ethniques ; des citoyens bourrés de préjugés et manipulables. Des citoyens en compétition même dans les crimes et les injustices les plus ignobles. On cherche la couleur, l’ethnie, la caste, la langue, etc. du criminel ou celui qui a commis une injustice. Que nous arrivent-ils ?

Il existe plusieurs versions du citoyen mauritanien (des citoyens fanatiques d’une tribu, d’une ethnie, de la religion ou d’une communauté ; des citoyens imaginaires, claniques etc.). Je ne parlerai que de la version du citoyen mauritanien fanatique. Les citoyens fanatiques religieux, ethniques, tribales et communautaires font le plus mal et dénaturent la citoyenneté. Ils sont les corrompus et les corrupteurs. Nous savons tous que le pays est pris en otage par ces différentes versions du citoyen mauritanien. Leurs querelles n’en finissent jamais. Dans cette version du citoyen quoique tu dénonces ou revendique il te renvoie à une ethnie, une race, une langue, une culture, une religion… Dans cette version du citoyen mauritanien qu’il soit beïdane, soninké, wolof, bambara, harratine, il t’explique qu’il n’est pas le seul à être esclavagiste ou raciste. Dans cette même version du citoyen mauritanien, il te dit avant de dénoncer l’esclavage ou le racisme des beïdanes, des soninkés, des wolofs, des peuls, il faut dénoncer d’abord celle ou celui de ta communauté. Quelle communauté ?

Pourtant nous ne formons qu’une communauté, la communauté politique mauritanienne. Et la question n’est pas qui est le plus raciste ou esclavagiste ; il ne s’agit pas d’une compétition pour désigner le champion. L’injustice ou le crime n’ont pas de race, d’ethnie, de couleur et de langue. Comment nous allons nous en sortir dans ces conditions ? On ne peut pas et ne doit pas reprocher à une citoyenne mauritanienne ou un citoyen mauritanien de dénoncer un crime ou une injustice parce qu’il est de telle communauté ou de telle ethnie, il est avant tout une mauritanienne ou un mauritanien.

Nous sommes toutes citoyennes et tous citoyens de ce pays. Nous avons les mêmes problèmes et devrons trouver les mêmes solutions si nous voulons vraiment vivre ensemble dans ce pays. La citoyenneté, il s’agit d’avoir les mêmes droits civiques et les mêmes devoirs civiques pour tous les habitants de la cité , du latin civitas signifiant droit de cité, droit d’un habitant d’un pays ; d’appartenir à une même communauté politique ; de participer à la vie publique et politique. Si un membre de cette cité se voit priver de ces droits ou manque à ses devoirs, la question n’est pas il parle quelle langue, qu’elle est sa culture, de quelle ethnie, de quelle communauté, de quelle religion, etc. mais soit on dénonce ensemble son manquement soit on défend ensemble ses droits.

La démocratie n’est-elle pas condamnée dont beaucoup des citoyennes et des citoyens se rejettent mutuellement à autre chose que la mauritanité ? Pour une Mauritanie démocratique, il faut que la citoyenneté domine sur les fanatismes et passions communautaires, les imaginaires ethniques, tribales, linguistiques, claniques et religieuses.

La démocratie est un régime qui exige des citoyens rationnels. Pour atteindre à un système démocratique, il faut un type de citoyen qui distingue le vrai du faux ; qui ne renvoie pas le peuple mauritanien à une langue, une culture, une religion, une ethnie mais en une communauté politique ou chacun a des droits et des devoirs envers la nation mauritanienne. Nous ne pouvons pas continuer à vivre de rêves et d’illusions.

Boulaye Diakité

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