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Les quelque 9200 paysans qui peuplent la région du Brakna de Dar el Barka dans le sud mauritanien manifestent depuis quelques jours contre la cession par l’État de leurs terres de culture de céréales à un investisseur arabe du Golfe. Depuis 2015, l’investisseur qui s’est associé à deux hommes d’affaires mauritaniens, détient un permis foncier pour la mise en valeur d’une superficie de 3200 hectares de terres agricoles. Mais le projet est bloqué du fait de l’hostilité des populations autochtones.
Les travaux d’aménagements sont régulièrement interrompus comme ce fut le cas ces dernières 72 heures par les manifestations des populations de la localité de Dar el Barka et celles de Regbé 1 et 2 dans la région du Brakna. Les paysans se disent dépossédées de leurs cultures ancestrales. Leurs délégués ont donné une conférence de presse vendredi à Nouakchott pour dénoncer l’accaparement de leurs terres.
Leur porte-parole, Abdourahamane Ly, a réaffirmé l’attachement des populations à leurs terres. « Ces 3200 ha de terres nous appartiennent. Il n’est pas question que quelqu’un vienne d’ailleurs pour faire ce qu’il veut. Ca nous ne sommes pas d’accord. Il faut que les gens soient consultés, qu’on leur demande leur avis. Nous sommes dans un pays de droit. »
Le forum des associations de défense des droits de l’homme apporte son soutien aux populations de Dar el Barka. Car pour faire aboutir un projet de ce genre, il y a des préalables incontournables, explique le président du Fonadh Mamadou Sarr.
« Il faut d’abord afficher pendant 60 jours sur l’ensemble de la commune pour voir s’il n’y a pas de prétendants à ces terres. Ce qui n’a pas été fait. Après, il faut faire une étude d’impact, ça n’a pas été fait. La troisième étape est de se réunir en comité, au niveau du département, avec la présence des maires concernés, ce qui n’a pas été fait. »
Le gouvernement du Brakna a rencontré samedi 22 août les représentants des paysans de Dar el Barka et celles de Régbé. Il a promis d’écrire au gouvernement afin qu’une solution soit trouvée.
Salem Mejbour RFI.fr