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Depuis mars 2020, soit plus de trois mois après la détection des premiers cas de contamination au corona virus, nous assistons à une crise sanitaire sans précédent qui a bouleversé les quatre coins de la planète avec des conséquences économiques lourdes sur tous les continents, accentuées par lesmesures prises pour freiner la propagation de la maladie. Selon plusieurs études, l’ampleur de ces conséquences sur les économies laissera encore des séquelles dont les pays resteront longtemps às’en départir.
Peu après le déclenchement de la crise, nos chefs d’état ont fait montre d’un certain leadership qui leur a amené à poser des actes importants qui, bien que courageux pour certains et ambitieux pour d’autres, sont sujets à débat. Même si ces actes ont aidé significativement à limiter la propagation de la maladie, il importe de souligner que la question de la sécurité alimentaire à travers les programmes d’autosuffisance en produits de base refait surface et montre combien les pouvoirs publics doivent se concentrer davantage sur l’essentiel pour éliminer les effets néfastes de cette crise.
A cet effet, les pays africains ont tout intérêt àstructurer et/ou restructurer leurs économies et leurs systèmes de santé pour de bon, avec une bouffée de socialisme qui garantirait l’accès universel aux besoins primaires. Ce qui ne semble pas être facile comme indiqué dans le rapport de la Banque Mondiale sur : « l’Évaluation de l’impact économique de la covid-19 et des réponses politiques en Afrique subsaharienne », qui prévoit une baisse de la croissance économique en Afrique subsaharienne qui passera de 2,4% en 2019 aux taux qui varieront entre -2,1 % et -5,1 % en 2020, ce qui constituera la première récession économique dans la région depuis 25 ans.
En effet, dominées par l’informel, nos économies, ont souffert et continuent de payer le lourd tribut de la crise virale. La baisse du niveau de vie, la perte massive d’emplois, la menace accrue de famine dans certaines zones entre autres feront payer au tissu social une lourde facture. A ces problèmes s’ajoutent la fermeture des frontières, l’arrêt des activités dans le secteur des services et la baisse de la production industrielle dans le monde qui ont sans doute réduit considérablement le besoin en matières premières. Avec la chute des prix de ces dernières et en raison du fait que nos économies en dépendent largement, ne plaidera certainement pas en notre faveur. Il convient de souligner également que cette pandémie à mis à nue l’inefficacité de nos économies basées sur les rentes issues de l’exploitation des matières à l’état brut sans une forme d’industrialisation ou de projets ambitieux devant encourager la production intérieure dans différents domaines.
Après soixante longues années d’indépendance durant lesquelles les occasions n’ont pas manquépour bâtir des économies solides, il est difficile de parler de relance pour nos économies qui à notre avis n’ont jamais véritablement décollé. Faut-il alors parler de relance économique ? Ou, faut-il bâtir carrément notre système économique à travers lequel on trouverait le salut ?
À suivre…
Dahaba D. DIAGANA
dahabadiagana@gmail.com