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L’opposant et homme politique mauritanien Moustapha Ould Limam Chafi, visé par un mandat d’arrêt international émis par le régime de l’ancien président mauritanien Ould Abdel Aziz, est rentré dimanche 18 octobre après onze ans d’exil.
Après onze ans d’exil, l’opposant et homme politique mauritanien Moustapha Ould Limam Chafi a regagné le pays dimanche soir à bord d’un jet privé en provenance de Doha, la capitale du Qatar, son lieu de résidence depuis quelques années. Il faisait l’objet d’un mandat d’arrêt international émis contre lui en 2011 par le régime de l’ancien président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz. Limam Chafi, qui avait demandé d’éviter tout rassemblement du fait de la pandémie de Covid-19, n’a pas été entendu, et c’est une foule de ses partisans qui l’a accueilli à l’aéroport international de Nouakchott.
Parmi les présents, Limam Chafi a retrouvé des amis, anciens exilés politiques. L’un de l’ère Aziz, l’homme d’affaires et milliardaire Mohamed Ould Bouamatou. Rentré le mois dernier après la levée des mandats en février, il était lui aussi visé par un mandat d’arrêt émis par le régime de l’ex-président mauritanien. L’autre, l’ancien commandant de l’armée Saleh Ould Hanena qui avait dirigé une insurrection militaire contre l’ancien président Ould Taya en 2003.
Pour ce dernier, ce retour est synonyme d’une nouvelle page pour la Mauritanie : « On pense que c’est une nouvelle page qui s’ouvre dans laquelle tous les Mauritaniens auront leur place. Parmi ses très meilleurs fils, Limam Chafi, prendra sa place en Mauritanie. La place de Limam, c’est chez eux. »
Limam Chafi s’est déclaré heureux de retrouver les siens. L ‘ancien chef de l’État Mohamed Ould Abdel Aziz l’accusait d’entretenir des relations douteuses avec la nébuleuse jihadiste au Sahel. Accusation fantaisiste, selon l’opposant, qui voit une autre raison à ce conflit : « Toutes ces accusations sont plutôt des accusations fallacieuses. Tout le monde sait que mon seul problème avec le pouvoir précédent, c’est mon opposition au coup d’État et mon refus d’accompagner une prise de pouvoir par la force des armes. »
Limam Chafi avait mené une campagne contre l’éviction de l’ancien président Ould Cheikh Abdallahi, le 6 août 2008.
Salem Mejbour Salem / RFI