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J’ai donc pu assister pour la première fois, à une conférence de presse de Biram Dah Abeid… J’y étais notamment, pour le compte de Rmi-info.com. Et comme pour toutes les premières fois, on se fait des idées, on essaie de se figurer dans son esprit, comment les événements vont se dérouler. C’est généralement un exercice, qui s’avère complètement futile, tant la réalité dépasse de loin tout ce qu’on avait imaginé. Je vais donc vous dire, avec quels préjugés je partais à cette conférence. J’imaginais qu’au stade où il en était avec son organisation IRA, Biram aurait eu envie de démontrer, qu’il était capable de réunir ses partisans et sympathisants Mauritaniens vivant en France, dans un lieu capable de les accueillir, ainsi que la presse mauritanienne et étrangère.
Je pensais que compte tenu, des talents de communicant qui sont les siens, il aurait su tirer avantage d’une conférence, qui lui permettait de faire une rétrospective de sa tournée africaine et pourquoi pas d’ébaucher une sorte de bilan de son combat. En maîtrisant la gestion des relations publiques, ce but aurait été atteint avec très peu de difficulté, à mon humble avis. L’organisation de cet événement, est pour moi un véritable acte manqué, mis à part la fouille des sacs à l’entrée, le reste était brouillon, bruyant et anarchique. Tout ce qui en un instant, vous rappelle à quel point, certains travers de comportements et certaines failles de nos mentalités, ont le pouvoir de nous désigner, où que nous allions, comme des Mauritaniens. Je ne pouvais m’empêcher de me demander, si j’avais le droit-là, à un avant-goût du type de gestion, que Biram se proposait d’offrir à la Mauritanie et aux Mauritaniens. Je sais bien, que tous les dirigeants, n’ont que très peu de respect pour les populations auxquelles ils s’adressent, mais quand même, d’un homme du peuple devenu leader charismatique d’une cause, on est en droit de s’attendre à mieux. N’ayant été prévenue que très tardivement de la tenue de cette conférence, je suis arrivée au moment où elle avait déjà bien débutée, au point où certains étaient à l’extérieur en train d’occire leurs poumons.
Le lieu était situé dans une rue quelconque du 11e arrondissement de Paris, qui pouvait aisément passer pour une impasse. L’espace Hermès comme il se nomme, est un endroit que je qualifierais de plutôt agréable, simple avec une décoration minimaliste. Le détail qui me sauta tout de suite aux yeux, fut le nom de Hermès. Car férue de mythologie depuis l’adolescence, je n’ignorais pas la Grecque ni la Romaine. Ainsi, Hermès, pour les Grecs de l’antiquité, était une « divinité » de l’olympe, il servait de messager aux autres divinités, on lui attribuait l’invention des poids et des mesures, il était le gardien des routes et des carrefours, des voyageurs et du commerce. Pour finir, il était celui qui conduisait les âmes aux enfers et guidait les héros comme les voleurs. C’est sous les mauvais auspices de cet idole Grecque, que je passais le long d’un petit couloir, pour rejoindre une sorte de pièce commune, où des personnes téléphonaient, se saluaient, riaient et faisaient des commentaires.
En retard et rédigeant encore l’une de mes trois questions, je jetais entre mon téléphone et ce qui m’entourait, des regards furtifs, pour parvenir à distinguer la salle où avait lieu la conférence. Je pouvais observer les allées et venues, de jeunes hommes arborant un tee-shirt avec un slogan en lettres rouges, dont je ne pouvais voir que le mot esclavage clairement. Des jeunes femmes se baladant avec leurs poussettes. Après avoir apprécié un peu l’ambiance des lieux, Au bout de la fameuse pièce commune, se trouvait la salle de conférence. En m’y dirigeant, je ne m’attendais pas à trouver la moindre place assise. En y accédant, je ne pu que constater qu’un mur de dos compact, disposé dans une forme d’arc de cercle, se dressait entre moi, Biram et les autres intervenants. Un vrai mur d’acclamation, qui offrait à peine la possibilité d’entendre distinctement les paroles prononcées, qu’elles sortirent de la bouche de Biram ou de ses interlocuteurs. Un mur vivant, comme un essaim d’abeille, oscillant entre chuchotements et applaudissements, produisant des sons proche du grouillement. Chose qui personnellement m’insupporte, et qui décourage l’auditrice la plus attentive en moi. Une conférence de presse, c’est rarement un show d’empoigne, ou un spectacle de gladiateurs, il n’y a concrètement rien à voir de spectaculaire, c’est un moment où l’on offre un exposé de son travail, de son action, des mesures que l’on va prendre, des buts que l’on veut atteindre etc… On a techniquement pas besoin, d’avoir des gens autour de soi pour valider tout ce qu’on va dire. J’avoue que les codes de cette organisation, m’ont échappé et que je n’ai pas eu la volonté de fendre l’amure de cette foule, pour aller poser mes petites questions à Biram. Ce n’est que partie remise, j’imagine…