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Les chefs d’Etat africains ne manquent pas de dossiers brûlants et encombrants qui souvent sommeillent depuis plusieurs années. La politique de la sécurité est un enjeu crucial pour les cinq pays du Sahel : la Mauritanie, le Mali, le Burkina Faso, le Niger et le Tchad. De quoi parle-ton au sein de cette force conjointe du Sahel ? De la paix et la sécurité au développement économique. En tout cas, les premiers intéressés de ces problématiques souhaitent se ranger derrière les occidentaux, notamment la France. Celle-ci exige et exerce une pression pour que le G5 Sahel dresse le bilan de ses activités en matière de lutte contre l’insécurité dans les sous-régions.
Ce présent article met en lumière et propose brièvement quelques arguments de la sociologie explicative de la crise sécuritaire dans la région sahélo-sahélienne. Il expose également la mise en œuvre de la stratégie de développement économique et son impact sur la lutte contre les trafics…
A l’automne les attaques terroristes se sont multipliées et se sont propagées à l’Afrique subsaharienne, notamment à Ouagadougou (Burkina Faso – épicentre des tensions sécuritaires). Suite à cette attaque terroriste, la France par la voix de l’hôte de l’Elysée renouvelle son soutien et exhorte la force conjointe du groupe G5 du Sahel pour qu’elle soit vraiment opérationnelle sur le terrain.
Historiquement, la force conjointe du groupe des cinq pays du Sahel est une alliance militaire pilotée par la France dans un cadre institutionnel de coordination et de coopération entre les pays qui ont ressenti les évènements terroristes dans l’hexagone. Sur le plan régional et national, les défis sont nombreux et profonds. De même, plusieurs aspects sont importants, tels que le développement économique, le problème d’insécurité en lien avec la fragilité des institutions et le développement en manière de gouvernance et des infrastructures locales. Ces aspects constituent des enjeux majeurs pour les chefs d’Etat du Sahel et de la France en particulier. Cette « nouvelle stratégie militaire, à la connaissance d’un grand nombre de personnes, avait été portée par l’Union africaine et le Conseil de Sécurité de l’ONU [par sa résolution 2359], et parrainée par la France ». (Selon le Monde Diplomatique, 21 Juin, 2017).
Ces cinq pays du Sahel sont caractérisés particulièrement de « fragilités » et « d’instabilités » sur le plan politique et économique. En résultent des risques de famine, de tensions inter-religieuses, auxquels s’ajoutent des évènements terroristes qui continuent de présenter une menace active pour la population et les intérêts géopolitiques et géostratégiques qui peuvent y être associés. Or, la montée en puissance des groupes terroristes dans la sous-région renforce la politique de coopération bilatérale et multilatérale de la force conjointe du G5 et son envie de lutter durablement et efficacement contre les menaces d’insécurité qui pèse sur le continent.
Il convient de souligner que, depuis sa création en 2015, le Groupe du G5 Sahel (GG5 S) n’a pas été suffisamment en mesure d’assurer la stabilité et la sécurité, ni le développement économique, la protection de leurs territoires et de leurs frontières respectives. La situation est lourde de conséquences dans la mesure où les groupes terroristes brandissent leurs menaces au quotidien. L’hypothèse selon laquelle les chefs d’Etat du G5 Sahel se mobilisent pour assurer la sécurité et le développement de leurs pays respectifs s’explique du fait que les évènements terroristes se multiplient et menacent la liberté des citoyens et l’économie dans la sous-région. Cela complique les missions de force conjointe du groupe des cinq Etats du Sahel qui rencontrent beaucoup d’obstacles, notamment les violences, banditisme, tensions intercommunautaires, conflits inter-religieux, groupes criminels organisés, l’insécurité alimentaire, les clivages ethniques, les trafics. Ce sont ces obstacles qui mettent en difficulté leurs objectifs premiers concernant la prévention en matière de paix, de stabilité, de sécurité ainsi que la lutte contre les terroristes au Sahel.
Il faut noter que dans les conflits liés aux enjeux géopolitiques entre les groupes terroristes et les Etats membres du G5 Sahel et de leurs voisins, « l’Algérie et son armée plus expérimentée « refuse » de s’allier à la force conjointe du Sahel ». En effet, « le pays reste à son l’engagement constitutionnel, celui de ne pas intervenir au-delà de leur frontière des pays victimes des attaques terroristes », (selon TSA-Algérie, 2018, les raisons de l’absence de l’Algérie du g5 Sahel). Force est de constater que l’armée Algérienne est plus aguerrie sur le théâtre des conflits (malgré les critiques de certains pays européens). Elle est en capacité d’éviter les éventuels attentats dans la sous-région du Sahel. Pour autant, « l’implication de l’armée algérienne et sa connaissance du terrain auraient joué un rôle prépondérant dans les négociations des conflits dans la région ».
En plus, « le pays veut jouer la carte de solidarité avec le G5 Sahel, mais la proximité de la France les met dans une position de méfiance ». (Analyse. G5 Sahel Quel rôle pour l’Algérie, 2017 paragraphe n° 8, 2017). On constate que l’Algérie veut se tenir sur ses gardes de l’ingérence européenne, notamment la France ancienne puissance coloniale qui prend en main l’architecture de la sécurité africaine. Le Sommet de la Coalition du Sahel à la Selle-Saint Cloud, organisée par la France, a permis d’afficher le soutien et l’engagement des principales organisations internationales, notamment l’Union européenne, l’Union africaine et l’ONU. Ces organisations doivent se coordonner et intensifier leurs efforts pour lutter efficacement contre les dérives sécuritaires. Suite à cette conférence du G5 Sahel et de la communauté internationale, l’enjeu était de trouver une issue à la crise sécuritaire au Sahel en premier lieu, en France et l’Europe de manière générale. De même, les différentes parties prenantes doivent avoir pour but de trouver la stabilité au Sahel particulièrement. Cette « force régionale du G5, [en effet], a consenti des efforts pour la sécurité qui seront sans lendemain s’il n’est pas accompagné dans la durée du développement économique et de la pratique d’une bonne gouvernance dans leurs pays respectifs ». (Politique étrangère de la France : défense et sécurité, crises et conflits / la force conjointe du g5 Sahel et l’alliance du Sahel, 2017).
L’urgence d’une sécurité pérenne est de proposer des mesures efficaces afin de réduire, en tout cas, d’éradiquer les actes terroristes au Sahel. Nous proposons quelques-unes solutions qui seront détaillées par la suite : il convient pour le G5 Sahel de coordonner et de coopérer avec l’Algérie et la communauté internationale en vue de renforcer les actions sécuritaires, le développement régional, la bonne gouvernance et la lutte contre le terroriste. Il n’est pas trop tôt pour dresser le bilan partiel de la force conjointe du G5 Sahel, car « il commence lentement à porter ses fruits », même s’il est en demi-teinte et mitigé. Néanmoins, cette force régionale du G5 Sahel ne doit pas seulement avoir pour objectif de prévenir et agir sur la sécurité dans la sous-région, elle doit avoir pour ultime conviction de relever une grande crise politique et économique de son histoire. Elle doit aussi se concentrer davantage sur d’autres difficultés, telles que les défis de l’emploi, de la formation et l’éducation des jeunes.
Abdoulaye SY
Président AJEML