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Aux autorités de la pêche en Mauritanie
Le front de défense des droits des pêcheurs traditionnels est une structure composée d’ONGs de défense des droits humains, de coopératives et associations de pêche, de réseau de promotion et de protection des droits humains et de syndicats qui au regard des injustices et difficultés rencontrées par les pécheurs traditionnels dans l’exercice de leur métier ont décidé d’unir leurs efforts pour défendre les droits de ces derniers.
En réalité loin d’être encouragés les pêcheurs traditionnels subissent beaucoup d’injustices, de tracasseries et de difficultés dans l’exercice de leur métier par ceux qui sont censés les protéger et les faciliter les conditions convenables de travail.
D’abord avant d’entamer la longue liste de plaintes ; c’est avec un cœur mutilé que nous vous informons que le jeune pêcheur Hassan Abdel Aziz Diéye qui a reçu une balle à bout portant tirée par la Marine Nationale en plein mer est toujours malade d’ailleurs devenu infirme sa carrière professionnelle est ruinée pendant que l’auteur du crime est libre, l’état-major de la marine refuse de coopérer avec la justice sur ce dossier.
Durant les journées d’assainissement du marché au poisson en septembre 2019 plusieurs embarcations ont été volontairement détruites et malgré plusieurs lettres d’informations adressées aux autorités aucune suite n’a été donnée aux plaignants. Rappelons que cet acte destructeur et provocateur a causé la destruction de 32 petites pirogues d’une valeur de 70 000 MRU chacune et deux grandes pirogues en plastique d’une valeur de 300 000 MRU chacune et mettant en chômage 136 personnes directement et 500 personnes indirectement.
Les pêcheurs rencontrent des problèmes d’insécurité à tous les niveaux :- Manque d’efficacités de secours en mer – Il y a beaucoup de vols et d’agression dans les lieux de débarquement – Le poste de police de la plage ne joue pas son rôle- Les moyens de transport sont insalubres et ne respectent pas les normes
Les problèmes d’accès en mer et de débarquement- Les ayants droits ont des difficultés pour obtenir des licences malgré les démarches légales qu’ils entreprennent. Ceci poussent les pêcheurs soient à prendre des voies illégales pour obtenir des licences ou bien à faire face aux tracasseries des gardes côtes qui sont calmés par des bakchichs. D’autre part le payement est rétroactif même si la pirogue n’a jamais navigué en mer pendant des années. – Malgré cela les licences de pêche sont très chères. – Les problèmes d’immatriculation surtout pour les pirogues sennes tournantes toujours sont une volonté de nuire aux pécheurs.- Le bon de sortie est une casse-tête pour les pêcheurs avec d’abord beaucoup de difficultés pour l’obtenir et des problèmes de contrôle à l’aller comme au retour avec des dégâts collatéraux (Perte de pièces d’identité, cassure de pirogue, arraisonnement abusif, détérioration des produits de pêche etc…) – La lutte contre l’utilisation des mono filament qui a été initiée par les pêcheurs et qui de nos jours n’est utilisé que par les pécheurs étrangers avec la complicité des gardes côte sans aucune inquiétude.- Le contrôle en mer exigeant la pièce d’identité nationale et abord des bâtiments des gardes côtes ou de la marine occasionnant la destruction des embarcations des pécheurs et entrainant souvent des accidents corporels aux pêcheurs mauritaniens. – Problèmes de marché : Le marché est inadapté pour la réception et la préservation des produits- Les filets interdits dans la pêche traditionnelle souvent utilisés jusqu’à présent par certains pêcheurs, des étrangers en général avec la complicité des gardes côtes. – Il faut noter aussi la sur exploitation à travers les bateaux industriels étrangers notamment Russes, Chinois, Türck, UE etc…- Les pécheurs traditionnels n’ont jamais bénéficié du fond destiné à la pêche traditionnelle. – Les pêcheurs mauritaniens qui s’approchent des zones interdites sont sévèrement sanctionnés pendant que les pêcheurs étrangers y pêchent avec la complicité des marins et gardes côtes.
En fin nous demandons aux responsables de pêche dans notre pays de prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger les pêcheurs traditionnels contre les tracasseries des autorités administratives et les harcèlements des gardes côtes. – D’Initier des rencontres avec les acteurs de la pêche traditionnels en vue de régulariser tous les blocages qui affectent l’exercice de leur métier. – De lutter contre les réseaux de corruption dans le secteur de la pêche traditionnel- De Promouvoir la pêche traditionnelle à travers des formations et le financement.- De prendre les mesures nécessaires pour faire respecter les lois de la pêche surtout la pêche industrielle et les pêcheurs étrangers. – Réserver des plates formes aux pêcheurs traditionnels qui vont servir à réparer leurs filets. – D’interdire l’utilisation des ondes sismiques par les bateaux de pêches étrangers.- D’ouvrir le marché de pêche au niveau régional, sous régional et international.
Vue l’importance que vous accordez au développement de notre pays à travers le secteur de la pêche, nous comptons sur votre diligence à fin d’obtenir des réponses positives par rapport aux points mentionnés dans cette lettre.
Baye Fall