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En Mauritanie, l’ancien président, Mohamed Ould Abdel Aziz se dit privé de liberté, séquestré à son domicile depuis 18 mois alors qu’il fait l’objet de poursuites judiciaires dans une présumée affaire de corruption, de détournements de biens publics et de blanchiment d’argent.
Entre Mohamed Ould El-Ghazouani et son mentor Mohamed Ould Abdel Aziz le courant ne passe plus, les deux ex-alliés ont rompu les liens vieux de 40 ans.
En effet, plus d’un an et demi après son accession au pouvoir, l’actuel président, s’est totalement affranchie de la tutelle de son prédécesseur, aux commandes des leviers du pouvoir, l’ex-ministre de la défense a éloigné l’ancien président du parti, l’Union pour la République (UPR) qu’il avait fondé en 2009 avant de lancer l’appareil judiciaire à ses trousses. Dans une interview, Mohamed Ould Abdel Aziz craint pour sa vie : A chaque fois que je parle on me convoque à la police… je ne suis pas assigné à résidence puisque j’y suis depuis 18 mois, mais je suis maintenant séquestré chez moi je ne peux pas sortir. vous ne sortez de chez vous que pour aller signer à la police.
Ses avocats affirment que son domicile a été démoli sur ordre des juges qui enquêtent sur l’affaire de corruption dans laquelle il est inculpé avec une dizaine de ses proches . En Mars dernier, le procureur Ahmedou Ould Abdallahi a demandé le placement sous contrôle judiciaire de l’ancien président, d’un de ses gendres, de deux anciens Premiers ministres et de plusieurs anciens ministres et hommes d’affaires.
Depuis août 2020, la justice s’est saisie du rapport d’une enquête parlementaire sur des faits présumés de corruption et de détournements de fonds, la commission s’était penchée sur la gestion des revenus pétroliers, la vente de domaines de l’État et la liquidation de sociétés publiques. Privé de son passeport. Il « s’attache toujours à l’immunité que lui accorde la Constitution en tant qu’ancien président », selon l’un de ses avocats, Me Mohameden Ould Icheddou.
La vie difficile après le palais présidentiel
En Angola, la fracture s’agrandit entre José Eduardo Dos Santos et João Lourenço. La famille Dos Santos aurait selon le président actuel fait perdre 24 milliards de dollars à l’Etat dans des détournements de fonds et de corruption. En août 2020, José Filomeno dos Santos, fils de l’ancien chef de l’Etat, a été condamné à cinq ans de prison pour avoir détourné une partie de l’argent du fonds souverain de l’Angola, qu’il a supervisé de 2013 à 2018. Sa demi-sœur Isabel Dos Santos est l’objet d’une enquête sur une longue liste d’accusations de mauvaise gestion, détournement de fonds et blanchiment d’argent concernant la période où elle administrait Sonangol. La femme la plus riche du continent passe désormais une bonne partie de son temps à sauver son patrimoine »chèrement acquis », traqué par les nouveaux maîtres de Luanda.
La famille vit une période post-pouvoir difficile, loin du rêve que caressait Dos Santos en passant le témoin à son Dauphin »désigné ». João Lourenço prône la tolérance zéro contre le clan de son ancien »patron ».
De quoi nourrir des regrets après le départ du pouvoir. Mais la lutte contre la corruption dans les différents cas doit-elle céder la place à la nécessité de réserver un matelas confortable aux anciens présidents et à leur familles ? Pour beaucoup cette jurisprudence peut dissuader des chefs d’Etat de rendre le tablier alors même qu’ils ont atteint la limite imposée par la constitution. La peur du l’ère post-pouvoir faisant foi.
Laetitia Lago Dregnounou // AN