Adieu mon commissaire; Homages a Kane Amadou Moctar

Ne jamais remettre à demain ce que l’on peut faire aujourd’hui dit on; je l’apprends encore à mes dépends. Lors de mes sporadiques séjours à NKTT, j’ai toujours voulu revoir le commissaire général comme nous l’appelions dans le scoutisme, mais le sort a toujours décidé autrement. Lui rendre visite pour se délecter encore de ses conversations pleines d’enseignements où tout simplement demander des éclaircissements sur des histoires qu’il nous raconta à notre tendre enfance.
C’est à l’âge de douze ans que je rencontra Kane Amadou Moctar pour la première fois, un homme élégant, la tenue toujours soignée, le port altier et le regard profond, une réelle incarnation du prince qu’il était.
Le plus fascinant chez lui est, c’était sa vaste culture. L’art, la littérature,( plusieurs pièces de théâtre à son actifs), l’histoire … il était à l’aise dans touts ces sujets. Un vrai Homme de culture, autant enraciné dans la civilisation africaine qu’ouvert a la société occidentale.
Enfants, nous l’entourions parfois autour du feu de camp surtout pour savourer les notes de sa guitar qu’il maniait à merveille, le folklore traditionnel africain prenait à ses doigt toute autre vie. Après des heures de chants mélancoliques que nous répétions avec lui, il rangeait sa guitare et ouvrait un autre chapitre, souvent l’histoire contemporaine.
La Mauritanie profonde, le Fouta profond, l’Afrique profonde. Celles qui m’ont marqué le plus étaient relatives à la cour du qadi de Kaedi, qui essayait de démêler avec sagesse le vrai du faux dans toutes les affaires qu’il jugeait ou celles des petits fonctionnaires colons qui se comportaient en terrain conquis.
À notre dernière rencontre dans les années 90, il travaillait sur un documentaire pour sauver la mémoire du vieux Nouakchott. Ayant eu vent du projet de démolition des blocs, il s’empressa de prendre sa caméra et se mit à filmer, touts les sites historiques de la ville qu’il aimait tant.

À Dieu nous appartenons et vers lui nous revenons,
mes condoléances aux familles Kane, Ba et Bal des deux rives du fleuve.

Par Abou H Sy S.G des FPC – Amérique du Nord.

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