27 novembre 1990, LES SOURCES DU MAL

Ces deux visages, si jeunes, remplis de vie, et d’espoir.. ce sont deux jeunes frères qui furent pendus le même jour l’un après l’autre lors de cette nuit maudite, la nuit du 28 novembre où des barbares, des monstres, des monstres froids tout droit sortit des ténèbres sacrifièrent 28 innocentes âmes, comme du bétail sacrificiel, en l’honneur de la célébration de la fête de l’indépendance. Ce qui donne froid aux dos, nous frissonne, nous tressaille de douleurs, d’amertume et de souffrances. On se demande quelle haine, quelle méchanceté, quelle cruauté peut habiter un être humain pour être capable d’une telle ignominie, d’une telle barbarie si ce n’est la bêtise humaine à haïr l’autre par ce qu’il est autre, par ce qu’autre, il me nie, il m’empêche d’être et de me réaliser dans mon être identitaire. Ainsi nourrissant tous les fantasmes fantasmagoriques sur l’autre dans son être identitaire, en mal, le réduisant à une vil créature, mesquine, misérable, et détestable. Là commence le processus de déshumanisation. C’est à cet stade dans le subconscient du chauvin né l’impossibilité de voir cet autre comme un être humain. L’ayant réduit au néant, le ramenant au stade 0 de la tolérance, il se donnera tout simplement la bonne conscience de l’écraser comme des cafards. Car dans sa tête ils ne valent pas mieux que des cafards. Voilà les sources du mal. Et quand un être humain arrive à cet stade, il n’est plus un être humain. Il devient tout simplement un monstre dangereux capable du pire car on a là une machine de haine incapable de dissocier le mal et le bien et qui dans sa pire folie voit le mal comme un bien, en ce sens, il s’autorisera à tuer, à éliminer ce qu’il considère comme le mal qui empêche son bonheur et bloc sa réalisation.


Et là l’inhumain se produit.


C’est ainsi qu’à cette nuit du 28 novembre des hommes sombres, racistes, extrémistes et nationalistes chauvins ont commis l’irréparable. Le pire des crimes qui soit: conduir 28 hommes vers l’abattoir et les pendre juste pour un simple plaisir. Et parmi ces 28 il y avait ces deux frères. Avant d’être exécuté chacun des deux priés de se faire exécuté avant l’autre, pour éviter de voir… je ne puis finir cette phrase tant c’est douloureux …….. Terrible et funeste destin.
Mais aux paradis ils demeureront car ce sont des martyrs que les anges accueilleront à travers leurs trompettes d’Eden sur les champs Élysées des héros de la nation des justes.
Aujourd’hui, étant réaliste, et sachant l’hypocrisie dans cette lutte, je n’appelle ni aux chaos dans les rues du pays, ni aux pogromes où à la vengeance mais à l’indignation à une protestation pacifique et rendre hommage à ces braves hommes lâchement assassinés à cause de la folie humaine.

Abdoulaye DIA

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