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Les Emirats arabes unis ont inauguré mercredi 4 novembre un consulat général à Laayoune, au Sahara occidental, dans la partie contrôlée par le Maroc de cette ancienne colonie espagnole au statut toujours indéfini, a constaté l’AFP.
L’ouverture de cette seizième représentation diplomatique « vient conforter une dynamique de reconnaissance de la “marocanité” du Sahara » occidental, avec « un soutien de plus en plus important de la communauté internationale », a déclaré à l’AFP Nasser Bourita, chef de la diplomatie marocaine.
Le statut du Sahara occidental, classé « territoire non autonome » par les Nations unies en l’absence d’un règlement définitif, oppose depuis des décennies le Maroc aux indépendantistes du Front Polisario soutenus par l’Algérie. Les négociations impliquant le Maroc, le Polisario, l’Algérie et la Mauritanie sont suspendues depuis plusieurs mois.
Malgré ce statu quo, quinze pays africains ont déjà ouvert des représentations diplomatiques depuis fin 2019, à Laayoune et à Dakhla, grand port de pêche situé plus au sud. Les Emirats arabes unis sont le premier pays arabe à établir un consulat dans cette zone que Rabat considère comme l’une de ses régions administratives. « Ce n’est pas un acte anodin, c’est un acte qui a une signification politique, juridique, diplomatique », s’est félicité M. Bourita.
Un mur de sable de 2 700 kilomètres
Le Front Polisario considère l’ouverture de ces représentations diplomatiques comme une « violation du droit international et (une) atteinte au statut juridique du Sahara occidental en tant que territoire non autonome ». Selon le dernier rapport de l’ONU, la situation est « globalement calme »des deux côtés du mur de sable de 2 700 kilomètres qui coupe l’ancienne colonie en deux.
Le rapport mentionne cependant des incidents ponctuels à Guerguerat, sur la route qui conduit à la Mauritanie et à l’Afrique de l’Ouest, dans la zone tampon contrôlée par les casques bleus de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso) créée en 1991.
La presse marocaine a fait état ces dernières semaines de barrages routiers dressés par des indépendantistes sahraouis qui « ferment le passage frontalier », mais il n’a pas été possible de confirmer ces informations. Le Maroc, qui contrôle 80 % de l’ancienne colonie, ses gisements de phosphate et ses eaux poissonneuses, veut une « autonomie sous contrôle » du territoire.
Le Front Polisario, qui a proclamé une République arabe sahraouie démocratique (RASD) au début des années 1980, milite pour l’indépendance et réclame un référendum d’autodétermination.
Plus au nord, en territoire algérien, se trouvent des camps où vivent des réfugiés entièrement dépendants d’une aide humanitaire en diminution selon l’ONU, qui s’inquiète dans sa dernière résolution de leurs « souffrances persistantes ».