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Ce samedi 14 novembre 2015 à 20h TU, Regards d’Ailleurs sur rmi-info.com, reçoit Mahamadou Sy, auteur de l’enfer d’Inal .
Avec Mahamadou Sy nous reviendrons sur son arrestation les tortures qu’il à subit et son combat pour la justice depuis sa libération en 1991. Quelle vision porte t-il sur le 28 novembre ? Est-il prêt à pardonner 25 ans près les faits ? Quelles conséquences depuis la publication de son livre l’enfer d’Inal ? Que réclament aujourd’hui les victimes et leurs ayants-droit ? Quelles solutions pour terrible histoire que certains qualifient de génocide ?
Mouhamadou Sy répond à nos questions et vous réagissez sur notre page Facebook, Regards d’Ailleurs sur rmi-info.com
Regards d’Ailleurs une émission consacrée à la Mauritanie et sa diaspora
Présentation : Saidou Wane
Chroniqueurs : Hamath Sall, Nada El Waghaf
Rim-Actu : Setta Camara
Regards sur la toile : Amadou Kane
Kiosque d’RMI : Nayra Cimper
Réalisation : Abdoulaye Sy
Voici quelques phrases prononcées par Mahamadou Sy pendant l’émission
J’ai toujours eu envie d’écrire ce livre, depuis la prison même et il devait s’appelait « j’étais soldat », mais compte tenu des horreurs qui ont été vécues sur place, ça a pris une autre tournure pour devenir.
La décision d’écrire réellement ce livre a été prise quand j’ai vu Sall Abdoulaye et Anne Dahirou disparaitre.
Il y’a eu un bon moment où j’avais peur moi-même de revenir sur ces évènements. Avec le recul, on pouvait relater les faits avec beaucoup plus d’objectivité et moins de haine.
J’ai eu un déclic quand Boye Alassane a publié « J’étais à Oualata », je me suis dit que je détenais le complément et qu’il fallait juste le publier.
Le fait que Maouiya soit toujours en place n’avait aucune incidence sur le livre.
En 1987 on a exécuté des gens parce que pour le gouvernement cela suivait la logique du manifeste du négro-mauritanien opprimé paru un an plus tôt.
Le manifeste du négro-mauritanien a été manipulé et falsifié par les services de renseignements et le gouvernement s’en est servi pour opprimer.
Personnellement, je trouve que l’exécution des gens soupçonnés de fomenter un coup d’État en 1987 était injuste.
Concernant le dénonciateur du coup d’État de 1987, j’ai toujours refusé de donner un nom, parce que je sais ce qu’a vécu Ba Pathé, donner un nom ne changera en rien l’injustice qui a été faite.
Tous les noms que j’ai cité (dans le livre) sont des gens que j’ai personnellement vu à l’œuvre.
Tous les civils ont été arrêtés et torturés à Nouadhibou, il n’avait pas de civil à Inal.
En Mauritanie, il y’a le problème de ce qu’on appelle le « passif humanitaire », qui en réalité est un génocide, car toutes ses définitions s’y retrouvent.
Avec l’élan de certaines personnes de tous bords, on pourrait pousser l’État a annulé la loi d’amnistie.
Le mois de novembre me rappelle du début à la fin des scènes de tortures ou de disparation et le 28 novembre n’y fait pas exception.
Le symbole de l’indépendance a été souillé. Pour revenir à un sentiment de fête, il faudrait rendre la dignité à ceux qui sont partis, indexer les coupables et les traduire devant une justice.
J’aurais proposé que l’on fixe une journée des martyrs avec les victimes et les ayants droit.
Le 25 novembre, fête de l’armée, devrait être dédié aux martyrs, car l’armée responsable de ces bêtises n’est pas digne d’avoir cette journée comme fête.
Il y’a eu des divergences concernant les lieux à commémorer, certains voulaient aller partout où des crimes ont été commis, pour d’autres il y’avait un risque de dispersion. Ces divergences ont entrainé une démobilisation.
Inal n’est qu’une étape dans le combat pour la justice, le jour où la lumière sera faite à Inal, elle le sera aussi à Jreida et partout ou des crimes ont été commis.
Il existe un projet de concertations au niveau des associations de victimes pour essayer de travailler ensemble ou de reformer quelque chose de cohérent.
Les militaires doivent rester dans les casernes c’est leur rôle. Aujourd’hui, certaines personnes se maintiennent au pouvoir uniquement pour sauver leur peau et ils ne sont pas prêts de partir si on ne les y pousse pas.