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Ces derniers mois, il y eut une succession de concours de recrutement à la fonction publique avec à chaque fois une étonnante constante: l’absence ou presque des négro-africains dans la liste des admis. Après les officiers et les juges, c’est au tour , ce mois de mars, du concours pour le recrutement d’inspecteurs de police d’illustrer cette discrimination ethnique flagrante. Peut importe qu’elle soit délibérée, planifiée ou non.
Le fait est là dans toute sa laideur et cela concerne l’un des corps piliers de l’appareil d’Etat. Sur 30 admis pas un seul négro-africain! C’est une dérive discriminatoire très grave, un nouveau coup porté contre notre unité nationale. Comment s’étonner alors qu’il avive les sentiments d’exclusion ou de révolte ? Qui en est responsable?
Le concours, pourront certainement dire et en même temps les plus cyniques et les plus naïfs. Autrement dit, admettre l’absurdité raciste dans sa forme la plus exécrable selon laquelle les négro-africains sont moins intelligents que leurs autres compatriotes. La faute donc ne peut être au concours. Elle doit être recherché ailleursD’abord en amont.Peut-être pour justifier l’injustifiable on prétendrait que les négro-africains ne se sont pas présentés au concours ou en si petit nombre. Si c’était le cas, cela en soi est un fait à charge qui révèle un obstacle discriminant.
Les jeunes négro-africains comme tous les autres jeunes qui souffrent du chômage sont portés à se précipiter par centaines, voire par milliers à la moindre offre d’emploi. Il y aurait donc un obstacle discriminant dans la conception des concours qui décourage leurs candidatures ou les élimine d’avance. Le problème peut être aussi en aval.Au niveau de la correction des épreuves ou de la production des résultats. Et à ce niveau, fréquemment des voix s’élèvent à tort ou à raison pour dénoncer l’interventionnisme et autres manipulations dans les concours organisés par la fonction publique.
Dans tous les cas, il est inadmissible que les autorités continuent de laisser-faire une telle dérive discriminatoire.Le fait est trop grave pour ne pas mériter un examen profond et urgent sur la base d’une enquête objective qui en révèle les causes réelles et la mise en œuvre des rectifications nécessaires.
Mohamed Ould Maouloud Président de l’UFP