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Rejetant les accusations d’« enrichissement illicite », l’ancien président mauritanien s’est défendu pendant plusieurs heures lors de sa dernière prise de parole au cours de son procès à Nouakchott. Le procureur a requis 20 ans de prison ferme contre lui.
« Toutes ces accusations sont erronées, injustes et s’inscrivent dans le complot ourdi contre moi. » L’ancien président mauritanien Mohamed Ould Abdelaziz a contesté en bloc le 27 novembre toutes les accusations d’enrichissement illicite lors de sa dernière prise de parole devant une cour criminelle anti-corruption de Nouakchott, avant un jugement attendu sous peu.
Aziz, qui a dirigé la Mauritanie de 2008 à 2019, s’est livré à un monologue de plusieurs heures devant le tribunal qui le juge depuis le début de l’année. « Je suis directement visé », a-t-il dit en arguant que ses prédécesseurs n’avaient pas eu à rendre de comptes.
« On m’accuse de corruption, où est donc mon corrupteur ? Où sont les preuves de cette corruption ? » s’est-il défendu en arabe, en présence d’un nombreux public dont plusieurs de ses partisans, au cours d’un plaidoyer prononcé sur un ton serein, rarement interrompu, sauf quand la salle l’aidait à traduire une idée exprimée en français, entraînant à chaque fois la protestation de la cour.
Détenu depuis janvier
Depuis le 25 janvier, l’ancien chef de l’État répond, avec dix autres personnalités, dont deux anciens Premiers ministres, d’anciens ministres et des hommes d’affaires, des chefs d’« enrichissement illicite », « abus de fonctions », « trafic d’influence » ou « blanchiment ». Il est détenu depuis le 24 janvier, après avoir passé plusieurs mois en détention en 2021.
Fils de commerçant, Mohamed Ould Abdelaziz se serait constitué un patrimoine et un capital estimés à 67 millions d’euros au moment de son inculpation en mars 2021. Il est l’un des rares ex-chefs d’État à répondre devant la justice d’enrichissement illicite dans l’exercice du pouvoir.
Le procureur a requis 20 ans de prison ferme contre lui. Il a aussi réclamé la confiscation des biens de l’ex-chef d’État. Les accusés sont appelés à prendre tour à tour une dernière fois la parole. Le tribunal devrait ensuite se retirer pour délibérer et rendre son jugement qui pourrait être prononcé dans quelques jours, selon différentes parties au procès.
J.A