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Construit par l’Etat mauritanien pour abriter la Coupe d’Afrique des Nations des U-20 que la Mauritanie a abrité du 14 février au 6 mars 2021, le Stade de Nouadhibou est actuellement l’objet d’un bras-de-fer terrible entre la Fédération mauritanienne de football (FFRIM) et le Ministère de l’Emploi, de la Jeunesse et des Sports. Qui de Taleb Sid’Ahmed ou de Ahmed Yahya sortira vainqueur de cette guerre ?
Depuis que les lampions de la CAN U-20 se sont éteints, les convoitises se sont attisés autour de la gestion du Stade de Nouadhibou, un joyau construit par l’Etat mauritanien pour la bagatelle de 1,5 milliards anciennes ouguiyas. C’est d’abord le maire de Nouadhibou, El Ghassem Ould Bellali qui a réclamé la paternité de l’ouvrage, soulignant que la gestion du stade relève de la compétence de la municipalité de Nouadhibou. Ce que la FFRIM, sous la conduite de son président, Ahmed Ould Yahya a vite rejeté. Résultat, aucune compétition nationale de football ne s’est joué dans ce complexe sportif. Pour Ahmed Yahya (texte en arabe), la gestion du stade doit relever des prérogatives de la FFRIM. Pour Ghassem Ould Bellali, le nouveau stade a été érigé sur les décombres du stade municipal, ce qui fait que sa propriété revient à la commune de Nouadhibou.
C’est dans ce climat délétère que la Zone franche de Nouadhibou est intervenue dans le différent en signant avec la Fédération un contrat qui stipule que la gestion du stade de Nouadhibou est confiée à la fédération de football pour une durée de 20 ans renouvelable.
Nouveau rebondissement, le Ministère de l’Emploi, de la Jeunesse et des Sports a aussitôt publié une note, soulignant que la gestion des infrastructures sportives relève de la compétence du département des Sports. Il a rappelé que la FFRIM elle-même est placée sous la tutelle du Ministère.
C’est dans ce cadre qu’il a décidé de confier la gestion du stade de Nouadhibou au Complexe Olympique de Nouakchott (voir communiqué ci-dessous).
Ce bras-de-fer qui oppose d’une part, le président de la FFRIM au maire de Nouadhibou et de l’autre au Ministère des Sports, va se terminer au bénéficie de quel des trois protagonistes ? C’est ce que l’avenir proche nous permettra de savoir. En tout cas, il fait ressortir une crise profonde entre le président de la fédération de football et le ministre des Sports. L’arbitrage des plus hautes autorités de l’Etat, le président de la République ou le Premier ministre, est désormais requis pour mettre fin à ce bras-de-fer et ouvrir le stade aux compétitions nationales de football.
Cheikh Aïdara
Communiqué du Ministère de l’Emploi, de la Jeunesse et des Sports sur la gestion du stade de Nouadhibou
Conformément aux dispositions de la loi 2016-029 du 29 juillet 2016, qui annule et remplace la loi 97-021 du 16 juillet 1997 portant organisation et développement de l’éducation physique et sportive.
Dans le cadre de la controverse sur le Stade de Nouadhibou, récemment construit par le gouvernement, et compte tenu des mesures que le citoyen attend pour mettre fin à cette controverse et permettre à chaque citoyen d’accéder également aux établissements sportifs ;
Considérant que le Ministère de l’Emploi, de la Jeunesse et des Sports est responsable des installations sportives, conformément aux dispositions des articles 54, 57 et 58 qui exigent entre autres l’approbation préalable du ministère dans tout ce qui pourrait être considéré comme réforme, construction ou annulation partielle ou complète d’une installation sportive, sa modification ou sa transformation pour autre attribution ;
Le ministère étant le propriétaire de la tutelle des fédérations sportives, conformément à l’article 28 qui l’oblige à veiller au respect des lois et règlements en vigueur par les fédérations nationales sportives.
Le ministère n’ayant pas délivré de mandat, de licence préalable, ni d’autorisation d’approbation de transformation ou de modification de toute allocation à une installation sportive à n’importe quel organisme.
Il a été décidé :
1-À compter de la date du vendredi 23 avril 2021, le stade de Nouadhibou a été mis à la disposition de l’Autorité du Complexe Olympique de Nouakchott qui est chargé de l’ouvrir au public pour pratiquer, gérer et entretenir le sport en attendant la publication des textes réglementaires spécifiques à la responsabilité de l’État et de tous les acteurs sportifs ;
2-Nous demandons à chacun, de par sa position et son degré de responsabilité, de placer l’intérêt général au-dessus de toute autre considération, et de coopérer avec l’administration du Complexe Olympique pour qu’il puisse prendre possession du stade dans de bonnes conditions.