La Mauritanie s’apprête à conclure un accord avec l’Union européenne pour lutter contre l’immigration illégale

Cette initiative a été discutée lors d’une réunion du conseil des ministres à Nouakchott. Les détails de cet accord, révélés dans la presse, ont déclenché un débat sur l’accueil des migrants dans le pays. La présidente de la Commission européenne, Ursula Van der Leyen, était récemment à Nouakchott aux côtés du Premier ministre espagnol, et elle y retournera le 7 mars pour la signature de l’accord.

L’Union européenne cherche depuis plusieurs mois à établir un partenariat renforcé avec la Mauritanie pour lutter contre l’immigration irrégulière. L’accord prévoit le retour des migrants interceptés en mer vers la Mauritanie, où ils recevront accueil et assistance. Il inclut également un soutien à la jeunesse mauritanienne et des mesures pour renforcer la sécurité à la frontière avec le Mali, notamment la formation des garde-frontières et la lutte contre le terrorisme. Des investissements dans la transition vers les énergies vertes sont également envisagés.

En échange, la Mauritanie recevra une aide financière substantielle, avec une enveloppe de 522 millions d’euros, dont 210 millions d’euros seront versés d’ici la fin de l’année, dont 40 millions seront alloués à la sécurité.

Les fuites concernant le contenu de l’accord ont suscité des controverses et des inquiétudes parmi l’opposition mauritanienne et les ONG de la société civile. Ils demandent des éclaircissements sur l’engagement du gouvernement, notamment en ce qui concerne la réinstallation des migrants illégaux en Mauritanie. L’opposition insiste sur la nécessité d’un consensus avant la signature de l’accord, soulignant les possibles implications politiques, sécuritaires et sociales.

Le ministère de l’Intérieur a tenté de calmer les inquiétudes en niant toute intention d’accueillir les migrants cherchant à rejoindre l’Europe. Il a également indiqué que le document proposé était toujours en cours d’examen pour garantir un équilibre et servir les intérêts des deux parties.

La Mauritanie est devenue un point de transit majeur, via l’Atlantique, pour les migrants cherchant à rejoindre l’Europe, avec Nouadhibou comme principal point de départ. En janvier 2024, selon les autorités espagnoles, huit des dix embarcations ayant atteint les îles Canaries étaient parties de Mauritanie.

La rédaction

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