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L’équipe de paix américaine a dit qu’un accord aurait été conclu « dans les semaines à venir » avec le pays d’Afrique, ajoutant que Jakarta n’était pas loin derrière
L’administration Trump était sur le point de conclure des accords avec la Mauritanie et l’Indonésie qui auraient pu ainsi devenir les prochains pays musulmans à normaliser leurs relations avec Israël, mais le départ du président américain Donald Trump de la Maison Blanche n’aura pas laissé le temps nécessaire à leur finalisation, ont indiqué deux responsables américains au Times of Israelcette semaine.
C’était l’accord avec la Mauritanie qui était le plus avancé, les officiels estimant qu’il aurait pu être conclu d’ici quelques semaines. Ce pays du nord-ouest de l’Afrique avait été identifié par l’équipe de paix de Trump – dirigée par le conseiller à la Maison Blanche Jared Kushner et l’envoyé spécial Avi Berkowitz – comme étant un candidat susceptible de suivre l’exemple des Emirats arabes unis, du Bahreïn, du Soudan et du Maroc qui ont normalisé leurs relations avec l’Etat juif, dans la mesure où le pays entretenait, dans le passé, des liens avec Israël.
La Mauritanie était devenue le troisième pays-membre de la Ligue arabe à instaurer des relations diplomatiques pleines et entières avec l’Etat juif en 1999, mais elle avait rompu les liens, une décennie plus tard, dans le contexte de la guerre à Gaza qui avait eu lieu en 2008 et 2009.
Après que les EAU ont accepté de normaliser leurs relations avec Israël, au mois d’août dernier, le ministère mauritanien des Affaires étrangères avait émis un communiqué faisant part d’un soutien plutôt tiède à l’accord, disant qu’il se fiait à la « sagesse et aux capacités de jugement » d’Abou Dhabi.
La Mauritanie entretient également des liens étroits avec le Maroc, un pays qui avait établi, lui aussi, des relations avec Israël dans les années 1990 avant de les rompre quelques années plus tard. L’équipe de Trump a ainsi encouragé Rabat à pousser son allié à se rapprocher de l’Etat juif.
Autre candidat le plus probable à la normalisation, l’Indonésie, ont indiqué les responsables américains, qui ont affirmé qu’un accord aurait pu être signé si Trump était resté encore un mois ou deux en fonction.
Forte d’une population de plus de 270 millions de personnes, l’Indonésie est le plus grand pays musulman. Ce qui aurait apporté une « importance symbolique supplémentaire » à l’administration Trump qui n’a cessé d’affirmer que le conflit israélo-palestinien ne devait pas être un obstacle pour la paix entre l’Etat juif et les mondes musulman et arabe, a expliqué un officiel.
Alors que les négociations de Kushner et de Berkowitz s’intensifiaient, le mois dernier, un haut-responsable de l’administration américaine avait confié à Bloomberg que l’Indonésie pourrait recevoir une enveloppe allant jusqu’à deux milliards de dollars d’aide au développement de la part des Etats-Unis.
« Nous en parlons avec eux », avait commenté Adam Boehler, directeur général de l’International Development Finance Corp. qui a étroitement travaillé avec Kushner. « S’ils sont prêts, alors ils sont prêts – et si c’est le cas, nous n’en serons que plus heureux de les soutenir davantage financièrement que nous le faisons aujourd’hui ».
A l’époque, le président indonésien avait tenté de faire taire les rumeurs, disant au président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas que son pays ne normaliserait pas les liens avec Israël avant l’établissement d’un état palestinien indépendant.
« La Mauritanie et l’Indonésie figuraient en tête de liste mais elle évolue selon les circonstances », a noté un haut-responsable américain, cette semaine. « On peut placer n’importe quel pays sur la liste – à tel point que l’Iran, un jour, finira par rejoindre les accords d’Abraham. »
L’équipe de Trump était également en train de mener des négociations « intermédiaires » avec Oman et ses pourparlers étaient un peu moins avancés avec l’Arabie saoudite s’agissant de la normalisation avec Israël, a révélé un autre officiel, tout en établissant clairement qu’il aurait fallu du temps pour finaliser des accords avec ces deux pays.
« J’espère que l’administration Bien saura profiter de ça, parce que c’est une bonne chose pour tous. La paix est un idéal qui n’est ni républicain, ni démocrate », a-t-il continué.
Le président-élu Joe Biden a exprimé son soutien aux accords d’Abraham pendant sa campagne et Tony Blinken, choisi par Biden pour occuper le poste de ministre des Affaires étrangères, avait déclaré au
Times of Israel au mois de novembre que « en tant que principe de base, encourager les pays arabes à reconnaître et à normaliser leurs relations avec Israël est quelque chose que nous avons encouragé au cours de l’administration Obama-Biden et que nous encouragerons de même au sein de l’administration Biden-[Harris] ».
Les responsables de sa campagne ont néanmoins reconnu que le dossier ne serait pas une priorité de l’administration Biden, en particulier lors de ses premiers mois à la Maison Blanche qui seront consacrés à la crise sanitaire et économique entraînée par la pandémie de coronavirus. Même au Moyen-Orient, les efforts de Biden se tourneront principalement vers l’Iran et la réintégration des Etats-Unis dans l’accord sur le nucléaire. Le président-élu a indiqué qu’il rentrerait à nouveau dans le pacte si l’Iran s’engageait à respecter strictement toutes les dispositions figurant dans cet accord multilatéral.
Le haut-responsable américain sortant a estimé que « si les Etats-Unis veulent continuer à encourager les accords d’Abraham, trois ou quatre pays seront le minimum pour marquer leur réussite. Une incapacité de parvenir à rallier trois ou quatre pays serait une grande déception ».
« Il est indubitable que quand les Etats-Unis souhaiteront réellement ouvrir la voie à la paix et à la normalisation, un nombre plus important de pays suivront », a ajouté le haut-responsable.
JACOB MAGID // Times of Israel