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Le samedi 11 novembre 2017, s’ouvrait à Bruxelles la Rencontre des Jeunes de la diaspora sahélienne en Europe. 50 jeunes de la diaspora des 5 pays du G5 Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Tchad) se sont réunis pour discuter du projet « La voix des Jeunes du Sahel – Dialogue entre les jeunes et les institutions du Sahel », projet cofinancé par l’Union européenne et le Royaume du Danemark et mis en œuvre par le centre pour le dialogue humanitaire avec l’appui du réseau Diaspora RIM. Trois jours de discussions intenses.
Cette rencontre s’est articulée autour de discussions sur 5 thématiques au cœur des préoccupations des jeunes de la diaspora sahélienne : opportunités économiques, paix et sécurité, éducation et formation professionnelle, migration et participation citoyenne. Ces préoccupations rejoignent en grande partie celles des jeunes des pays du Sahel.
Une première sous-commission a débattu sur la thématique paix et sécurité et en a conclu que « sans sécurité, il n’y a pas de développement possible, et sans développement, il n’y a pas de sécurité possible ». Cette sous-commission répartie en groupuscule de 10 personnes a estimé que la sécurité a des répercussions sur tous les secteurs et que cette question était multidimensionnelle. Elle a proposé plusieurs solutions pour renforcer la paix et la sécurité dans notre région.
La seconde sous-commission traitait des opportunités économiques offertes, ou pas, par les pays du Sahel et définissait les obstacles nombreux auxquels se heurtaient les membres de la diaspora notamment pour retourner travailler et entreprendre dans leur propre pays. Les solutions proposées étaient nombreuses et partaient de la volonté de non seulement pouvoir faciliter le retour de la diaspora entreprenante mais aussi d’aider les pays concernés à visualiser les lacunes qui font barrages à leur développement économique.
Une troisième sous-commission a travaillé sur l’éducation et la formation professionnelle et a souligné l’importance incontestable de l’éducation dans une politique de développement. Plusieurs problèmes sont soulevés dans la région comme par exemple l’analphabétisme, les phénomènes de culture qui empêche dans certains cas les femmes ou les enfants d’avoir un accès à l’éducation. L’insertion professionnelle est également source de préoccupations en ce sens qu’il n’y a pas souvent d’égalité des chances dans cette région.
Le thème de la participation citoyenne a été abordé par une quatrième sous-commission qui a soulevé les problèmes de double nationalité manquante dans certains pays et de la représentativité politique de la diaspora. Elle relève que nous, jeunes de la diaspora, « sommes un retour sur investissement, nous ne sommes pas une menace. ». Elle propose la création d’un pôle de communication politique et la mise en place d’un cadre pour la participation effective de la diaspora.
Le dernier thème traite du problème de la migration. En effet, ce groupuscule souligne que ce problème vient principalement d’un manque d’information relayé à nos jeunes au niveau local qui pensent que l’Europe est une « Eldorado » de la réussite. La solution serait que la diaspora sensibilise les locaux sur les réalités et obstacles auxquelles elle est confrontée ici en Europe.
Pour prendre part à ces discussions, le réseau Diaspora RIM a présenté 9 de ses membres reparties dans différentes pays européens et voici la restitution personnelle de chacun d’entre eux quant à leur expérience vécu durant ces trois jours à Bruxelles.
Après les rencontres nationales et régionales auxquelles ont pris part les jeunes du Sahel, de la diaspora, du Maghreb, et de l’union Européen à Bamako (Mali) en Juin 2017 et à Nouakchott (Mauritanie) en Aout 2017, il était important dans la continuité des travaux entamés précédemment de réunir à Bruxelles (en Europe) les jeunes de la diaspora des pays du G5 Sahel pour discuter des questions importantes (Educations & Formations, Entrepreneuriats, …), de formuler leurs attentes vis-à-vis des autorités de leurs pays respectifs, et de faire des recommandations sur toutes les questions abordées.
Le réseau diaspora RIM dont j’ai l’immense honneur de présider à mobiliser 20 jeunes issus de différents pays d’Europe (France, Belgique, Allemagne, Espagne, …), avec des profils assez variés allant d’étudiants aux chefs d’entreprises en passant par des professionnels tout secteur confondu, avec également une parfaite parité homme/femme, et une représentativité de la diversité ethnique et culturelle de la Mauritanie. Les compétences des membres du réseau diaspora RIM sont au service de la nation Mauritanienne. Notre organisation a entamée depuis quelques mois un travail de fond sur l’apport de la diaspora Mauritanienne dans le développement socio-économique de la Mauritanie.
La rencontre des jeunes de la Diaspora des pays du G5 Sahel en Europe était une très belle expérience. C’était l’occasion non seulement de débattre, d’échanger sur les problématiques de développement de ces pays sur de thématiques précises, mais aussi de faire connaissance entre des jeunes polyvalents résidants partout en Europe.
À la fin des deux premiers jours qui étaient axés autour des réflexions sur le rôle de cette diaspora à jouer afin de contribuer au développement des pays d’origine, il en sortait un certain nombre de propositions et de messages destinés aux autorités et qui étaient transmis lors du dernier jour de cette rencontre via les instances diplomatiques des pays du G5 Sahel et de celle de l’Union Européenne et du Royaume du Danemark.
Née en France de parents Mauritaniens, je suis chef de projet dans l’industrie pharmaceutique à Paris.Très attachée à mes racines et à mon pays d’origine qu’est la Mauritanie, cette rencontre fût pour moi l’occasion tout d’abord de rencontrer la Diaspora Sahélienne et de confirmer que nous rencontrions des problématiques similaires dans nos pays respectifs. Ce fût un échange constructif qui m’a également permis de constater l’engagement et le militantisme avéré et incontestable d’une diaspora riche de compétences et de bonnes initiatives, regorgeante d’énergie.
J’ai cependant regretté, le manque d’implication ou d’écoute des représentants que nous avons rencontré, peut-être lié à l’incompréhension des messages que nous tentions de faire passer. Organisée par l’union Européenne, je prie et souhaite que dorénavant ce genre de rencontre soit lancée à nos propres initiatives ou tout au plus à celle de nos dirigeants/représentants et autorités africaines. Ainsi je suis aujourd’hui fière et honorée d’avoir rejoint le réseau Diaspora RIM qui j’en suis sûre sera fédérateurs de belles réussites dans le développement de la Mauritanie mais aussi de tout le continent Africain.
J’ai eu l’honneur de pouvoir participer à cette rencontre. J’écris ce rapport quelques jours après mon retour de Bruxelles et jusqu’à aujourd’hui, je reste marquée par cette rencontre. L’honneur que je ressens réside en ceci : en tant que jeune de la diaspora mauritanienne née et élevée en France, j’ai toujours rencontré un problème d’identité que ce soit en France, où je suis considérée comme mauritanienne ou en Mauritanie, où je suis considérée comme française. Avoir été considérée pendant 3 jours comme pleinement mauritanienne et capable de parler au nom de mon pays fut un immense privilège.
A cette rencontre, j’ai pu voir des jeunes avec une motivation et une volonté sans pareil de faire évoluer les choses dans leurs pays, avec les capacités et les expertises pour, avec la vision assez large pour nous amener loin mais tout aussi précise pour ne pas occulter les réalités et obstacles auxquels nous sommes confrontés ici en Europe et au niveau local dans chacun de nos pays respectifs.
Nos recommandations faites à nos ambassadeurs n’œuvrent que pour l’évolution de notre situation à tous, la diaspora et la population locale, et nous espérons qu’elles seront entendues et étudiées. Nous sommes debout, la main tendue, prêt à travailler avec nos autorités en vue d’un avenir meilleur pour tous, un avenir plein d’opportunités économiques, entrepreneuriales, un avenir qui baigne dans la paix où chacun se sent en sécurité, un avenir où nos enfants d’aujourd’hui pourront chacun prétendre à être nos futurs dirigeants de demain, un avenir où nos jeunes auront assez confiance en l’avenir de leur pays pour rester et le construire, un avenir où l’on ne considéra plus la diaspora comme un demi-citoyen mais un citoyen à part entière en ce sens que la citoyenneté définit un membre actif d’une nation nourrissant un objectif commun. Et il n’y a pas meilleure définition pour nous définir, nous, jeunes de la diaspora. »
Participer à la conférence de Bruxelles organisée par le Centre pour le dialogue humanitaire hd et faire partie de la voix des jeunes du Sahel est une opportunité importante pour établir un dialogue entre jeunes de la diaspora et institutions. Pendant trois jours, nous avons abordés différentes thématiques très intéressantes tout en élaborant des recommandations primordiales aux autorités en question. Je suis très satisfaite des travaux effectués mais aussi ce fut l’occasion de rencontrer des jeunes sahéliens très actifs et engagés dans le développement de leur pays. Un grand remerciement au centre ainsi qu’à l’Union Européenne et au Royaume du Danemark ainsi qu’à nos représentants pour avoir contribuer à l’écoute de la diaspora sahélienne.
Le débat auquel j’ai pu assister lors de la rencontre était très intéressant en ce sens qu’il faisait intervenir une pluralité culturelle, qu’il était fertile et qu’il regorgeait d’idées. Grace l’implication du réseau Diaspora RIM, le centre pour le dialogue humanitaire nous a donné un espace dans lequel nous pouvions chacun exprimer ses idées mais pas seulement : la diaspora présente s’est sentie être la voix des sans voix. Je pense que nous avons tous pu jouer notre rôle pleinement et intervenir sur tous les domaines qui nous préoccupent quant au développement de nos pays. Et l’une de ses préoccupations principales était le fait que nos autorités se devaient de nous écouter et que nos représentants ne devraient pas avoir peur de relayer nos messages, ils devraient pouvoir les porter avec conviction et avec confiance.
A la suite de ce sommet, je souhaiterais que des commissions chargées de nos travaux soient mises en place afin d’apporter un véritable cadre à nos idées. Dans une approche plus personnelle de cette rencontre, j’ai apprécié voir autant de jeunes se réunir autour de la même volonté : le développement de la région du Sahel. J’ai également apprécié voir la diversité culturelle qui se dessine au sein du réseau Diaspora RIM et sa parité des genres parfaites : cela est le dessein d’une évolution des mentalités qui ne peut avoir qu’un impact positif sur notre pays.
Nous devrions tous, diaspora, population locale, représentants à l’étranger et autorités locales, retenir de cette rencontre que l’innovation est un pilier du développement. Nos autorités et représentants doivent nous faire confiance sur ce plan là car nous fourmillons d’idées innovantes et créatives. »
Je m’appelle Fatimata Dieng, je suis de nationalité Mauritanienne et je vis et travaille en Allemagne depuis bientôt 5 ans. C’était ma toute première rencontre avec YD (Young Diaspora) des jeunes des cinq pays du Sahel, je confirme que je suis vraiment satisfaite de cette rencontre.
A travers nos discussions je me suis rendu compte de mon poids en tant que jeune de la diaspora sur le rôle que je pourrais mener pour le développement de l’Afrique.
Sachez que j’ai une haute considération du fait que l’Union européenne veuille changer sa politique de financement en Afrique, qu’elle a compris que la richesse d’un peuple dépend de sa jeunesse à la base.
Dans nos discussions, j’ai retenu qu’il était important de mettre en place : des politiques sectorielles visant à réduire la pauvreté, l’extrême violence et la lutte contre le terrorisme; le renforcement de capacités des jeunes sur le terrain, la lutte contre l’analphabétisme et l’aide au développement. L’Union européenne accepte de nous aider, nous, jeunes de la Diaspora du Sahel, qui sommes le pont entre l’Europe et l’Afrique afin de ne plus avoir besoin de son aide pour que nous puissions voler de nos propres ailes.
Dans cette rencontre, j’ai pu voir le potentiel, le savoir et savoir-faire que cette diaspora est en train de mettre à la disposition de leurs pays d’origines ainsi que de leurs pays d’accueils. J’encourage cette initiative du réseau Diaspora RIM qui nous a permis de nous réunir afin de trouver ensemble des solutions adaptées à nos maux.
La rencontre à Bruxelles a été une belle expérience pour moi. J’ai apprécié voir la diaspora sahélienne travailler main dans la main afin d’œuvrer pour un avenir plus brillant dans notre région. J’espère qu’à la suite de cette rencontre, il ne s’agira plus pour nous de parler mais d’agir. Nos pays font face à de sérieux problèmes dont le problème de l’emploi.
Chaque jeune diplômé devrait pouvoir trouver un emploi dans son domaine étant donné que nous sommes des pays en développement et que nous avons des lacunes à combler dans quasiment tous les domaines. Nos autorités devraient laisser place à nos jeunes talents pour venir les aider à combler les lacunes du développement et à évoluer.
Tout d’abord permettez-moi de remercier le Centre de dialogue humanitaire et le réseau Diaspora RIM pour nous avoir donné l’opportunité de participer au dialogue. Je leur remercie aussi pour l’accueil chaleureux qui nous a été réservé. Les cinq pays du Sahel ont été tous représentés et chacun a eu dix représentants repartis dans les différents pays européens. Cette rencontre a été pour moi une bonne expérience et une grande opportunité de rencontrer la communauté mauritanienne venant d’autres pays européens. Je suis très ravi d’avoir participé et échangé avec un collectif engagé et participatif sur les thématiques (Paix et sécurité, formation professionnelle, opportunités économiques, participation citoyenne et Migration). Les séances plénières, les riches débats et les différents échanges m’ont permis de mieux s’enquérir de la situation des cinq pays sahel. Cette expérience aura sans doute un grand apport sur le fonctionnement du collectif mauritanien en Andalousie en particulier et de l’Espagne en général. Un projet d’identification de la diaspora en Espagne est en cours de réalisation avec l’appui de l’ONG Alianza por la solidarid. L’ONG a pu identifier entre Séville, Las Palmas et Barcelone quelques associations mauritaniennes. Notre objectif est de les intégrer dans notre structure, pour créer ensemble une seule entité dénommée Diaspora RIM Espagne. La remarque principale que j’ai pu faire lors de cette rencontre, c’est que beaucoup des participants n’ont pas voulu assister à la thématique réservée à la Migration. Or ce thème est à mon avis d’une importance capitale. L’actualité est marquée aujourd’hui par la traite des migrants en Libye, ce qui devrait être une bonne opportunité de trouver un espace de dialogue avec UE.