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Mouvement Autonome pour le Progrès de la Mauritanie
La sphère politique nationale a été accaparée par le général putschiste Aziz, chef de l’état, et par son parti-état, UPR, autour d’un soi-disant « dialogue national ». Il est d’usage qu’un dialogue de ce niveau réunisse des protagonistes en accord et en désaccord sur nombre de questions prioritaires. Or, dans le dialogue proposé par le général-président, il n’y a pas véritablement eu de questions posées. Au contraire, le flou a sciemment été maintenu pour éluder la problématique de fond : le 3e mandat auquel aspire AZIZ. Il faut d’abord constater que ce dialogue n’a pas réuni les principaux intéressés, c’est-à-dire une grande partie de l’opposition et autres organisations de la société civile. C’est dire son manque de légitimité et de crédibilité. Ensuite, un élément essentiel a hanté et discrédité un peu plus ce dialogue : la participation inopportune du général-président. Ce dernier étant en fin de mandat et ne pouvant légalement prétendre à un troisième, sa participation active et intéressée à la discussion des futures échéances électorales (c’est bien de cela dont il s’agit) a vicié le dialogue. Le général-président a pris en otage le pays pendant deux mandats, le peuple a supporté tant bien que mal les injustices et inégalités produites par sa gestion autoritaire et chaotique du pouvoir.
Les seules notes positives de ce semblant de dialogue ont été les vérités proclamées par des mouvements tels qu’ARC EN CIEL, TPM, FPC Pour le reste, rien ! Car qui dit dialogue dit oreille attentive et une volonté d’aller de l’avant, dans l’intérêt de la nation. Nous sommes convaincus qu’avec le général et sa cour, l’intérêt général n’a jamais été une préoccupation. C’est d’ailleurs ce que nous rappelle leur gestion du pays. Le général a régné en tyran, avec un parlement devenu chambre d’enregistrement. Pourtant, les faits sont têtus et le constat amer : le fossé entre les différentes communautés mauritaniennes n’a jamais été aussi évident. L’administration publique se communautarise, les communautés noires sont de plus en plus marginalisées, le prix des denrées alimentaires de première nécessité devient de plus en plus élevé alors que les salaires stagnent, baissent, quant au taux de chômage il n’y a même plus de chiffre fiable (cf. le rapport ALSTOM des Nations Unis sur la Mauritanie, mai 2016). Les populations les plus démunies sont laissées à l’abandon dans des lieux insalubres et sans aucun soin. La diplomatie et la politique extérieure sont devenues un lieu de divertissement pour incompétents. L’échec cuisant du sommet arabe organisé à Nouakchott par des amateurs en est une preuve.
Si le MAP est pour le principe du dialogue, qui est un signe de vitalité démocratique, il ne peut cependant valider les conditions et le mode opératoire qui ont rendu possible l’organisation du dialogue inclusif : calendrier décidé unilatéralement, volonté manifeste de ne pas associer le FNDU à la définition sérieuse des contours du dialogue, etc. Il est évident que le seul objectif du général est de se représenter en tripatouillant la Constitution. Aussi, afin de contrarier les volontés du général-président et son parti-Etat, l’opposition politique mauritanienne se doit de prendre ses responsabilités, considérer l’ensemble des problèmes que connaissent les Mauritaniens. La composition et la plateforme revendicative du FNDU doivent être plus larges, afin que l’opposition puisse parler d’une voix et faire face à ce qui se profile à l’horizon.
Le MAP, conscient des dangers de ce simulacre de dialogue, appelle les Mauritaniens soucieux de l’avenir de leur pays, où qu’ils se trouvent, à s’élever contre cette mascarade et à manifester publiquement leur refus contre toute possibilité pour le général président de se représenter. Rien ni personne ne doit empêcher les Mauritaniens de connaitre une alternance civile, un gouvernement civil dans lequel règnera la méritocratie et la justice sociale.
Le bureau exécutif du MAPROM