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La situation nationale en Mauritanie est marquée ces derniers mois par l’appel au dialogue ou concertation sous l’initiative des partis politiques représentés à l’Assemblée Nationale. Les termes de référence de cet appel font couler beaucoup d’encre et de salives sur l’adoption des questions d’intérêts nationaux devant faire objet de débats et en termes d’inclusion pour les acteurs qui doivent y participer. Il est venu s’y rajouter l’organisation des assises régionales sur l’éducation pour une nouvelle stratégie qui soutiendra une réforme de ce secteur vital parmi les points d’achoppement d’une unité nationale consensuelle respectant les aspirations et la diversité de toutes les populations mauritaniennes.
Nous articulons cette contribution en deux parties : (1) Analyse sur l’appel des partis politiques représentés à l’Assemblée Nationale pour le dialogue ou concertation national ; (2) Analyse des assises régionales sur l’éducation du 21 au 23 octobre 2021
I.Analyse sur l’appel des partis politiques représentés à l’Assemblée Nationale pour le dialogue ou concertation national
A l’issue des débats à l’hémicycle pour la mise en place d’une commission d’enquête sur les dix ans de règne du Président Mohamed Ould Abdel Aziz qui a connu l’adhésion de tous les parlementaires, une initiative est née d’élargir cette convergence de l’action par la tenue des assises nationales qui réfléchiront sur les grandes questions d’intérêt national qui font obstacles à l’avènement d’un Etat de droit et au développement harmonieux des citoyens mauritaniens. Cet appel que d’aucuns qualifient provenant de l’UFP et du RFD n’a pas trouver un consensus au sein de tous les parlementaires et par ricochet de la classe politique et de tous les autres acteurs nationaux. L’élaboration de la feuille de route a mis en exergue les questions de gouvernance politique des élections et sur les questions de l’unité nationale des défis majeurs comme les crimes et des violations passées (génocide) nommés par euphémisme « Passif humanitaire » sont enrobés dans du vocabulaire général des « Droits de l’Homme ». Le manque de courage politique de mentionner en terme clair cette question du « Passif humanitaire » que nous dénonçons et appelons à nommer GENOCIDE, augure à l’avance des assises où les débats seront biaisés et que l’objectif des partis politiques et des « politiciens » de trouver un cadre d’expression pour ceux du pouvoir à vendre à l’opinion internationale comme gage d’ouverture, pour une certaine classe de l’opposition trouver une opportunité d’entrisme et celle respectueuse d’un certain idéal à se farine rouler dans la farine.
Le dialogue des partis politiques avec le pouvoir doit se confiner aux questions des élections, l’indépendance de la commission de supervision des élections (CENI), le code électorale, la gestion des partis politiques (reconnaissance et dissolution), le financement des partis politiques, etc. Les questions sur l’unité nationale, développement équitable et des droits humains doit faire l’objet d’un dialogue autour des acteurs de la société civile et des indépendants auquel les partis politiques participent pour apporter leurs contributions au même que certains premiers acteurs cités participeront au dialogue politique pour les questions de surveillance des élections …..
II. Analyse des assises régionales sur l’éducation du 21 au 23 octobre 2021
Les assises nationales sur l’éducation se sont tenues dans les douze régions du pays du jeudi 21 au samedi 23 Octobre 2021. En prélude à ces rencontres le Ministère de l’éducation nationale a rencontré certains acteurs politiques et de la société civile. Des contributions des différents acteurs nationaux ont été diffusées dans les réseaux sociaux. Nous avons reçu les feed-back de certains participants à ces échanges qui ont témoigné de leurs satisfactions quant à la qualité des débats et de la tolérance qui a marqué les diversesinterventions. Il est noté que des rapports seront élaborés au niveau de chaque région et d’autres assises nationales sont programmées dans le courant du mois de novembre 2021. A cet effet l’association KAWTAL NGAM YELLITAARE se félicite de la tenue de ces assises et saisit l’occasion pour rappeler ses convictions pour une réforme de l’éducation en Mauritanie et ses préoccupations sur les conclusions des assises nationale en perspective.
La Mauritanie fait partie des rares pays d’Afrique qui avait eu l’opportunité d’expérimenter l’enseignement des langues nationales pulaar, wolof et soninké. Cette expérimentation par l’Institut des Langues Nationales de 1979 à 1991 a donné unrésultat satisfaisant à la suite de l’évaluation effectuée par le Bureau Régional de l’UNESCO à Dakar (BREDA) confirmée par celle du Ministère mauritanien de l’éducation nationale.Nul n’était des considérations d’ordre politique, les recommandations de ces évaluations militaient pour l’officialisation de ces langues et leurs introductions pleines et entières comme d’enseignement. La cristallisation des politiques linguistiques ont menacé l’unité nationale et fragilisé la cohésion sociale.
Les prochaines assises nationales sur l’éducation doivent se départir des discours politiciens qui revendiquent l’écriture des langues nationales en caractère arabe se fondant sur l’islam et la foi. La dimension de la langue n’a jamais caractérisé l’appartenance à l’islam, les non locuteurs arabes musulmans se multiplient sur les arabes nombreux. Ensuite les langues peulh- wolof et soninké sont dans des ensembles transnationaux où les caractères pour leurs transcriptions sont adoptés et dépassés avec la participation des experts de la Mauritanie. La création de l’Académie des Langues Nationales par l’Unité Africaine (UA) basée à Dakar en charge de l’introduction des langues nationales dans les cursus scolaires des écoles Africaines passant par l’expérimentation de certaines langues transfrontalières dont deux parlées en Mauritanie (Pulaar, Arabe) militent pour que la Mauritanie ait une vision prospective et africaine dans ce domaine.
Recommandations :1. Lançons un appel à tous les acteurs nationaux de revendiquer des assises politiques séparées de celle sur l’unité nationale, le développement et les droits humains ;2. De mener des assises spécialisées par questions de priorité comme le génocide, l’esclavage avec les victimes de ces fléaux et apports des autres acteurs nationaux ;3. En matière des politiques linguistiques officialiser les langues Pulaar – Wolof et Soninké et les doter de statut de langues d’enseignement et de travail ; maintenir les acquis de la langue française comme d’enseignement, d’échanges et de travail ; et de promouvoir un bilinguisme dès le primaire où chaque enfant parlera au moins deux langues entre (arabe, pulaar, soninké et wolof)
Fait à Paris le 22/11/2021