Conoravirus : pandémie, Mauritanie, état des lieux avant pandémie.

Des patients traités comme du bétail, des interventions chirurgicales mineures qui se terminent par des décès. Manque d’hygiène et d’équipements de base pour accueillir dignement et soigner les malades dans de bonnes conditions.

Les hôpitaux, on y entre porteur d’une seule maladie, on en sort emportant avec soi plusieurs autres : conséquence d’un mauvais diagnostic, donc d’un mauvais traitement. Des médecins exerçant avec de faux diplômes, sortis d’on ne sait où ; et ne cherchez pas à savoir comment ont-ils pu se retrouver à osculter un patient ou à manipuler un bistouri, vous risquez d’en tomber malade sans possibilité de bénéficier de soins appropriés.

Cet état des lieux de notre système sanitaire est portant connu de tout le monde — gouvernés et gouvernants. Un ou deux mois avant que la pandémie ne se signale, plusieurs voix autorisées, puisqu’elles émanaient du milieu sanitaire même, l’avaient rendu public, en tirant la sonnette d’alarme.

Dans de telles conditions sanitaires, il n’est guère besoin d’être expert pour savoir que notre pays, tout comme beaucoup de pays sous-développés, est complètement démuni pour affronter efficacement la pandémie.

Faire face à la pandémie c’est d’abord prendre conscience de cette douloureuse réalité qui est là depuis des décennies, et que tout le monde a laissé prospérer. Le réel est donc là. Il suffisait de l’admettre. Et à mesure qu’il s’impose à nous, commencent à se dissiper incantations et optimisme naïf.Tant mieux.

Même tardive, la prise de conscience d’une réalité qui n’honore pas est toujours bienvenue.

Devant le danger tapis dans tous les coins et recoins du pays, il est naturel d’en appeler à la mobilisation et à la solidarité nationale. Mais faisons-le sans naïveté. C’est-à-dire en ayant d’abord conscience que même en temps normal nous sommes incapables de répondre de façon constante à une demande minimale de soins : infrastructures sanitaires inexistantes, ou défectueuses, ou insuffisantes ; équipements hors service ou ne correspondant pas aux normes ; personnel médical incompétent pour une bonne partie.

Il faut s’y préparer : résister à la pandémie sera extrêmement difficile dans ces conditions. Et les apparitions de certains ministres dans les rues de la capitale dans les conditions décrites, outre que c’est contre-indiqué par les temps qu’il fait, n’y changeront rien. Elles relèvent plus de la pub malvenue que d’autre chose.

Puissions-nous y arriver, malgré tout, à cette résistance nationale contre la pandémie.

Puissions-nous surtout en tirer toutes les leçons en termes de bonne gouvernance et de gestion des biens publics, de rigueur professionnelle, d’organisation efficiente des services publics.

Alassane Harouna Boye

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