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Ce dimanche 19/01/2020, l’association des ressortissants mauritaniens pour L’éradication de pratiques de l’esclavage et ses séquelles (ARMEPES), a tenu sa première assemblée générale de l’année 2020 à la Bourse du Travail à Saint Denis en région parisienne.
Cette rencontre entre le BE, la Coordination GANBANAAXU (Aile Mauritanie Diaspora), et les adhérents actifs d’ARMEPES-France pour CAUSE anti-féodalité et anti-esclavagiste en milieux soninkés notamment, a permis des retrouvailles et des nouvelles prises de contact. Ainsi comme c’est dans la tradition de notre fonctionnement , le bilan moral et financier a été exposé devant l’assistance et un exemplaire du document remis à chacun coordinateur de Village. Nous saluons la mobilisation de nos membres et sympathisants malgré les conditions difficiles de transports du moment.
L’occasion a été pour l’équipe dirigeante, d’encourager et de saluer vivement les efforts consentis par les militants et les partenaires pour cet engagement visant l’instauration et le respect de la DIGNITÉ HUMAINE. Également il a été relevé les manquements qui seront les défis à prendre en compte nécessairement pour consolider davantage le projet de société présenté à la communauté soninké autour du vocable – concept GANBANAAXU. Ce vocable soninké, pouvant être décliné aisément comme, un éveil citoyen et fraternel prêchant l’ÉGALITÉ EN DROITS, EN DEVOIRS ET EN DIGNITÉ dans la société sans les humiliations symboliques discriminatoires de la hiérarchisation coutumière d’un régime sociétal féodalo-esclavagiste datant du moyen-âge.
Par ce communiqué 1 de l’année 2020, nous réitérons notre appel humaniste et pacifiste à l’ensemble de la communauté soninké à travers le monde, pour une prise en compte sérieuse des problématiques liées aux séquelles tenaces de l’esclavage en cassant le tabou du déni et de l’indifférence. Nous estimons que l’ordre citoyen et républicain promu par les lois de nos États, est un impératif pour l’établissement d’un véritable état de Droit entre concitoyens et entre membres d’un groupe sociolinguistique quelconque.
Nous exprimons notre détermination à tenir notre trajectoire pour la massification de cet éveil citoyen Ganbanaaxu pour libérer nos militants et sympathisants de l’emprise sociale abjecte de la féodalité intracommunautaire et de l’esclavage coutumier par ascendance érigés en « valeurs coutumières » par certains détracteurs pourfendeurs de la légalité républicaine dans nos localités villageoises.
Il est lieu de revenir brièvement sur certaines avancées constatées du côté de nos autorités étatiques. Ainsi du côté mauritanien, la judiciarisation des cas liés aux insultes apologétiques de l’esclavage, en fin d’année 2019, nous paraît comme un signal important pour la prégnance de la Loi sur certains comportements et discours déviants. Quelques dossiers judiciaires sont en cours, et nous portons une attention particulière à leur suite.
Ce nouveau souffle concernant la prise en compte de cette donnée féodalo-esclavagiste dans le domaine des Droits Humains en Mauritanie, est à mettre en partie au crédit d’une nouvelle dynamique enclenchée sous le règne de l’actuel président Monsieur Ould El – Ghazouani à travers l’activisme soutenu de la CNDH de Maître Bouhoubeïni. Néanmoins, beaucoup reste à faire dans nos contrées au Guidimagha notamment où l’ordre féodalo-esclavagiste soninké s’arroge injustement et illégalement le rôle des pouvoirs publics, bafouant les Droits de citoyens qui refusent cet esclavagisme coutumier incarné sournoisement par certains LAADANI. Ce système de LAADANI qui considère qu’une personne ayant pourtant les compétences et les comportements requis pour être imam, est illégitime d’y accéder parce qu’elle est esclave statutaire. Ces LAADANI qui excluent les individus d’ascendance dite esclave de certains honneurs liés au Droit d’aînesse dans la communauté. Ces mêmes Laadani qui dénient dans bien des cas une propriété sur le foncier à certains citoyens considérés comme d’ascendance esclave.
Il est de la responsabilité de la Force Publique de permettre et surtout de garantir la LIBERTÉ d’organisation et de réunion aux groupes sociaux discriminés et taxés de basse extraction sociale dans la communauté. Nous ne voulons être maîtres de personne, et personne n’a droit de nous considérer comme ses esclaves statutaires en bafouant notre DIGNITÉ.
Pour rappel dans ce sens, nous réclamons l’application effective des lois notamment la Loi 2015 – 031 sur l’esclavage et ses séquelles et la Loi 2018 – 023 portant sur les discriminations en Mauritanie.
Bonne et heureuse 2020 à TOUS, DIGNITÉ ET PAIX pour TOUS.
Le 20 Janvier 2020
©️Pour la communication GANBANAAXUN FEDDE – ARMEPES