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Certaines victimes du génocide et les exclus de tous bords qui avaient fait de la lutte par procuration, à Biram Dah Abeid, leur mode opératoire privilégié en ont aujourd’hui pour leur grade. Ils ont reçu un coup de poignard dans le dos.
Un coup édifiant sur la nature et les intentions de l’homme : les honneurs personnels et le pouvoir à tout prix quitte à verser dans le déni dans une coalition avec des idéologues du génocide, auteurs avérés de l’exclusion de la communauté noire et partisans de la perpétuation du système esclavagiste qu’il déclare combattre.
Au-delà des dessous de l’alliance scellée ce jeudi 31 mai 2018 entre SAWAB, parti nationaliste arabe d’obédience baathiste dont les leaders ont conçu le génocide d’une partie de leurs compatriotes noirs entre 1989 et 1992, et IRA/RAG mouvement abolitionniste présidé par Biram Dah Abeid , qui vient après celle passée entre Messaoud Ould Boulkheir et les Nassériens en 2003, il y a lieu de s’interroger sur la volonté réelle et la capacité de certains leaders Haratine de s’émanciper.
De leur capacité de s’affranchir de leurs anciens maîtres dépendra en grande partie le règlement de la question de l’esclavage, et plus largement, celui de la question nationale. Sans être pessimiste, je n’en entrevois pas l’issue pour si tôt.
Les victimes de l’exclusion devraient se résoudre à porter leur combat. Personne ne le fera à leur, notre, place.
Ciré Ba – Paris, 2 juin 2018