« Aziz démystifié, la République ? »

Depuis quelque temps, l’ancien président de la République, son excellence Mr Mohamed Ould Abdel Aziz, est jeté à la vindicte populaire.Cependant, force est de constater qu’il bénéficie encore d’une surprenante sympathie qui s’est exprimée lors de ses trois derniers déplacements vers la sûreté nationale.Je dis bien surprenante car pour qui connaît bien le mauritanien qui n’éprouve aucun remords à tourner le dos à son bienfaiteur d’hier qui ne lui sert à plus rien, au bord de la tombe et dont il est persuadé qu’il ne lui sera plus d’aucune utilité alors qu’il se fait violence, dans le même temps, pour aduler, au prix de son déshonneur, de sa dignité, celui qui nourrit son espoir par de vaines promesses pour un lendemain meilleur.

Toutefois, loin de moi de chercher à blanchir l’Homme car nul n’est infaillible et la perfection est le propre d’ALLAH (Swt) à qui nous devons tous une soumission incommensurable.Il a réalisé durant son magistère plus que tous les anciens Présidents, n’en déplaise à ses détracteurs. Ses œuvres, même qualifiées de futiles ou d’insuffisances, ont couvert tous les domaines de la vie nationale. A qui veut-on faire croire qu’il a pillé à lui tout seul toutes les ressources du pays et que fait-on de tous ces détournements connus de deniers publics ?

Certains, secret de polichinelle, condamnés par les juridictions nationales, après avoir remboursé partiellement ou totalement les biens soustraits à cette chère République, continuent toujours à hanter les couloirs des plus hautes sphères de l’Etat.Pense-t-on peut-être que le citoyen est devenu subitement amnésique ? Le peuple n’est plus dupe si tant est qu’il l’eût été.Ne serait-il pas plus judicieux, d’appliquer les recommandations que nous préconise notre prophète Psl au lieu de nous jeter l’opprobre démontrant ainsi à la face du monde que notre islamité n’est que de façade.

عن أبي هريرة رضي الله عنه أن رسول الله صلى الله عليه وسلم قال: « أتدرون ما الغيبة؟ » قالوا: الله ورسوله أعلم، قال: « ذكرك أخاك بما يكره. » قيل: أفرأيت إن كان في أخي ما أقول؟ قال: « إن كان فيه ما تقول فقد اغتبته، وإن لم يكن فيه ما تقول فقد بهته » »

Que certains le veuillent ou pas Aziz a été Président de la République avec ses réussites et ses échecs, il demeure à ce titre un symbole national comme tous ses prédécesseurs qui ont souvent mis à mal le vivre ensemble, mais méritent néanmoins le respect pour ce qu’ils ont représenté pour ce pays qui nous est très cher, même en lambeaux.

Par ailleurs, peut-on qualifier de plus haute trahison que le sabordage de la cohésion sociale d’une nation à quelque bord qu’on appartienne, noir ou blanc ? Et pourtant c’est le sport favori d’une bonne partie de notre intelligentsia qui n’en est pas pour autant inquiétée.Vivement que la raison et la foi sincère reprennent le dessus pour notre bien commun.

Moussa Cheikh Sidiya Tandia

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