Les ressortissants du département de M’Bagne de Belgique s’expriment sur l’accaparement des terres de Koylal

L’Etat mauritanien entreprend des travaux de réhabilitation du périmètre rizicole du Koylal, situé entre Ferrallah et Dawalel.
Depuis quelques mois la population locale du département de M’Bagne s’est mobilisée pour dire non à l’accaparement de leurs terres. Nous savons que cette méthode anti-démocratique s’inscrit dans un contexte mondial de l’offre en terre arable à la demande des multinationales, des entreprises transnationales et gouvernementales.

Or, ces accaparements de terres comportent énormément de risques pour la population locale du département de M’Bagne, entraînent non seulement la perte de l’accès à ses terres mais également ses moyens de subsistance, ce qui engendre une dégradation de leur niveau de vie et de leur sécurité alimentaire. En plus l’accaparement des terres conduit à la faim, la pauvreté et la violence.

Le gouvernement mauritanien n’a pas le droit de faire pression sur ses citoyens pour qu’ils cèdent leurs terrains au profit des entreprises transnationales ou Etrangères et multinationales.

Nous sommes attentifs à ce qui ce passe actuellement dans le département, et plus particulièrement à l’accaparement des terres arables du Walo au niveau de Koylal. En ce qui concerne le périmètre qui a été nommé « Ibn Khaldoun », nous trouvons que cette nomination est une insulte à la population locale car Ibn Khaldoun est un contemporain à la traite Arabe des noirs. Il était parmi les savants de l’époque qui a légitimé cette traite en disant que : « Les Noirs appartiennent aux peuples à caractère bestial. Ce sont des sous hommes anthropophages et leur place est plus proche du stade animal. Les Noirs sont les seuls peuples adaptés à l’esclavage, en raison d’un degré inférieur à l’humanité ».

De ce fait, nous demandons aux autorités mauritaniennes de ne plus nommer ce périmètre « Ibn Khaldoun » car ce nom Ibn Khaldoun renforce la domination des arabes sur la population noire. Ce qu’il faut rappeler, c’est que ce périmètre a été aménagé dans des années de braises en 1989, quand la violation des droits humains sur la population négro-mauritanienne était légitime aux yeux des autorités de l’époque.

Mais, aujourd’hui, ce n’est plus le cas car tout citoyen mauritanien peut refuser et dénoncer les aberrations des gouvernants. Nous demandons à l’Etat mauritanien d’arrêter immédiatement cet aménagement abusif et de discuter, de se concerter avec les propriétaires terriens, les seuls à décider du sort de leurs terres. Nul n’a le droit d’opprimer l’humain car Allah lui a donné une dignité dans toutes les dimensions. Personne n’a le droit de forcer quelqu’un à accepter des choses qui ne sont pas fondées sur le respect et le droit des êtres humains.

Nous disons non, nous conseillons à ces Agro-business de discuter avec les propriétaires terriens du Koylal. Ces propriétaires ont le droit de louer, de vendre ou bien d’être associé au projet d’une manière d’égal à égal.

Nous voulons informer les Bailleurs de Fonds nationaux et internationaux, plus particulièrement la Banque Mondiale, la F.A.O, le F.M.I et le Fonds d’Investissement des pays arabes que les terrains arables du Sud de la Mauritanie appartiennent à la population locale. S’ils veulent investir dans cette région, ils devront consulter directement nos élus locaux et ces derniers devront faire le suivi auprès des propriétaires terriens. Cette procédure permettra d’éviter des conflits entre les Agro-business et les propriétaires terriens.

Les terres accaparées sont souvent des territoires occupés par des activités agricoles et pastorales. La gestion du foncier est organisée et gérée par les Hebiyebés et les Yirlabés qui reconnaissent que tel personne occupe la terre de ses ancêtres et en est donc propriétaire. L’État doit aider ces populations à vivre en harmonie en respectant la propriété privée.

Ressortissants du département de M’bagne de Belgique
Oumar N’Diaye
Bruxelles- Belgique
wassakode@hotmail.com

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