Les Mauritaniens mangent-ils à leur faim?

De nos jours, dans certains milieux, on est bizarrement scruté dés que l’on aborde continuellement la question de la hausse vertigineuse des prix des denrées alimentaires. Pour certains individus ayant un train de « vie un peu épanoui », c’est comme, un peu honteux de se plaindre de la cherté de la vie. À ceux-là, il faut systématiquement rétorquer : « mon cher ami, dans ce pays, et surtout, de 1960 à nos jours, personne ne peut se targuer d’avoir vécu dans l’extrême opulence avant l’instauration définitive du népotisme et la corruption « .

Pour s’en convaincre, chacun peut écouter ses parents. Ils pourront lui narrer à satiété, la misère des jours difficiles avant le gaspillage des années fastes.

La Chine, avant de conquérir les marchés extérieurs internationaux, s’était déjà battue pour asseoir durablement l’autosuffisance alimentaire de sa population. En effet, dans les années 60 à Pékin, la nourriture et le vêtement occupaient alors l’essentiel des pensées des Chinois : « as-tu mangé ? » : tenait lieu de « Bonjour ! ».
Les grands analystes en géopolitique s’accordent à reconnaître aux hommes qui gouvernaient la Chine un mérite : après des turbulences et des souffrances, les Chinois avaient de quoi se nourrir.

La famine qui nous guette

Chez nous, le programme alimentaire mondial (PAM) cherche depuis 2018 à renforcer la résilience en Mauritanie à travers l’assistance alimentaire dans les cantines scolaires et la prise en charge de la malnutrition aigüe. Plusieurs institutions étatiques sont impliquées, dans ce projet d’une durée de 6 ans : en l’occurrence le Commissariat à la Sécurité Alimentaire ( CSA), l’Éducation nationale et le Ministère du développement rural. Ce programme est présent dans l’Assaba, le Guidimakha et le Hodh Chargui et bénéficie d’une double enveloppe financière de : 14,8 millions dollars du PAM (soit 90 200 personnes) et 20 millions de l’UNICEF ( soit 583 200 bénéficiaires directs enfants et adolescents jusqu’à 18 ans et femmes).

Il était communément admis que Nouadhibou était la ville où la population vivait relativement bien. Mais depuis quelques années, la situation s’est complètement détériorée. Des programmes humanitaires étudient les possibilités d’y mener des interventions d’urgences. Ces derniers jours, les populations, plus particulièrement les femmes de la ville multiplient des manifestations pour dénoncer la cherté de la vie.
Dans le monde rural, après des années de sécheresse, il semble que les populations attendent des récoltes généreuses. Mais les choses ne vont qu’empirer si la hausse des prix va cressendo malgré les ajustements et les réglementations pris par les autorités. Le pire réside dans le fait que ces commerçants achèteront les récoltes pour recourir subitement à la spéculation : acheter à vil prix pour le revendre aux mêmes cultivateurs à des prix exorbitants.

Taazour : l’argent facile

L’agence Taazour a entamé la deuxième phase de son programme d’assistance sociale. Elle passe par Gaza Telecom pour transférer 5 milliards d’ouguiyas à 210.000 foyers soit 27000 anciens ouguiyas par familles. Ces transferts de fond concernent 8119 villages soit 40% de la population afin de soutenir le pouvoir d’achat des citoyens.

Dès lors, ce n’est pas des mesurettes d’envoi « Cash-transfer » de quelques modiques sommes qui vont régler nos problèmes. Initions à rendre autonomes nos concitoyens pour en finir avec l’esprit de l’assistanat. D’autant plus, plus personne n’ignore comment furent établis les listes des bénéficiaires. Taazour dit avoir fait recours au registre social établi, il y a quelques années par des organisations humanitaires. L’ agence a aussi appelé des responsables politiques majoritairement du parti au pouvoir pour lui fournir des listes. Des familles aisées ont été enregistrées à Nouakchott au détriment des indigents. Raison pour laquelle le manque de transparence a été dénoncé dans la presse. Alors rien de surprenant par conséquent si des personnes, plus ou moins à l’abri du besoin ont été vues devant des boutiques de retrait d’argent.

Taazour qui a lancé ce programme de transfert d’argent est critiquée pour ses agissements clientélistes. Plusieurs élus ruraux continuent de pointer le favoritisme de l’agence. De ce fait, bon nombre d’observateurs avertis assurent que nous ne sommes pas sortis de l’auberge du clientélisme.

La boulimie lucrative

Si on part du postulat que même ceux qui se targuent, aujourd’hui être de grandes fortunes du pays ont traversé des difficultés du quotidien, il est plus que jamais urgent de s’atteler à instaurer des politiques sociales solidaires durables. Rappelons que pour la majorité, c’est Taya qui leur permetta de s’enrichir par des procédés pour la plupart opaques notamment par des détournements des deniers publics, liquidations bancaires abusives, faux usage de faux en écriture, protection et couverture contre les poursuites des multinationales, trafic de drogue et de cigarettes ect….

L’ État doit contrôler justement ces catégories pour qu’ils ne nous refoulent point leur boulimie lucrative. Elles ont produit des héritiers qui prennent en otage les sphères de l’État.

La rédaction

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