Le chef des opérations de paix plaide pour un soutien renforcé à la force conjointe du G5-Sahel

Dans un exposé devant les membres du Conseil, le Secrétaire général adjoint aux opérations de paix a rappelé que l’insécurité et l’instabilité dans cette région d’Afrique « entravent gravement les possibilités de croissance et de développement » et que « les civils en paient le prix le plus élevé ».

Il a expliqué que depuis son premier déploiement en 2017, la force conjointe du G5-Sahel « a continuellement augmenté son rythme opérationnel et a réussi à le maintenir, malgré d’importants défis ».

La semaine prochaine, le Comité de défense et de sécurité du G5-Sahel devrait approuver le plan opérationnel 2022/2023 de la force conjointe. « Ces dernières semaines, la force conjointe a également démontré sa capacité à monter rapidement une opération ad hoc, l’opération Serres d’Aigle, pour répondre à une attaque imminente visant des populations au Burkina Faso », a souligné M. Lacroix.

Il a toutefois estimé que la force conjointe continue à faire face à d’importants défis que le Secrétaire général a soulignés dans une lettre au Conseil de sécurité. Le retour des combattants étrangers de Libye, les défis intérieurs et l’incertitude politique, ainsi que d’importantes lacunes en matière d’équipements et de capacités, exercent une pression accrue sur les forces armées et de sécurité du Sahel qui composent la force conjointe.

Une récente évaluation menée par le Secrétariat de l’ONU estime qu’il y a un risque que la force conjointe perde les gains réalisés, au moment où elle reste un élément essentiel d’une réponse sécuritaire collective aux multiples défis auxquels la région est confrontée : terrorisme, faible sécurité aux frontières, trafic de personnes, de marchandises illicites, d’armes et de drogues.

Option d’un bureau d’appui dédié

« Il est de la responsabilité collective de la communauté internationale de soutenir les efforts louables des États membres du G5-Sahel », a déclaré Jean-Pierre Lacroix.

Il a rappelé que la Mission des Nations Unies au Mali (MINUSMA) apporte un appui à la force conjointe, mais que cet appui dépend du financement des bailleurs de fonds qui reste imprévisible.

Il s’est dit convaincu que seul un bureau d’appui dédié, financé par des contributions statutaires, peut apporter à la force conjointe du G5-Sahel le soutien dont elle a besoin et qui lui permettrait également de devenir plus efficace.

« Dans le même temps, un soutien accru nécessite également une collaboration renforcée et des efforts continus de la part des États du G5-Sahel pour renforcer l’appropriation, améliorer la gouvernance institutionnelle et le dialogue », a dit le chef des opérations de paix. « La mise en place d’un bureau d’appui, si le Conseil de sécurité le décidait, nécessiterait la pleine coopération de toutes les entités concernées du G5-Sahel, y compris le Comité de défense et de sécurité et le Secrétariat exécutif, ainsi que des efforts supplémentaires pour renforcer et clarifier le contrôle civil et le commandement et contrôle, ainsi que de renforcer les mécanismes de protection des droits de l’homme ».

Prévention des violations des droits de l’homme

Dans sa lettre, le Secrétaire général propose aussi la création d’un bureau consultatif, qui apporterait une assistance technique et spécialisée au Secrétariat exécutif du G5-Sahel dans un certain nombre de domaines transversaux. « Je tiens à souligner que le bureau d’appui dédié est notre première option recommandée, et que le bureau consultatif est notre deuxième meilleure option », a dit M. Lacroix

Il a noté que des progrès importants ont été accomplis par les États du G5-Sahel dans la prévention et l’atténuation des violations des droits de l’homme par des éléments de leurs forces armées et de sécurité lors d’opérations antiterroristes, mais aussi pour protéger les civils grâce à des patrouilles renforcées.

Le chef des opérations de paix a aussi rappelé que les efforts de sécurité à eux seuls ne suffisent pas à faire face à la crise au Sahel et qu’une approche holistique est nécessaire pour s’attaquer aux déficits de gouvernance et aux causes profondes de la pauvreté et de l’exclusion.

NU

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