La force française Barkhane a « neutralisé » 20 jihadistes au Niger

Le 16 novembre, des hommes armés, soupçonnés d’appartenir à l’État islamique au grand Sahara [EIGS] ont attaqué la localité de Bakorat, située dans le nord-ouest du Niger, à une centaine de kilomètres de la frontière avec le Mali. Et selon un dernier bilan officiel, 25 civils y ont laissé la vie, notamment des membres du comité de vigilance local. D’après le témoignage d’un rescapé, cité par l’AFP, les assaillsants seraient arrivés « à bord de 6 véhicules 4×4 devancés par plusieurs motos ». 

A priori, la vallée de Bakorat est située sur un axe par lequel transitent les trafics en provenance du Mali ou vers l’Europe, via la Libye. D’où l’intérêt que lui portent les groupes jihadistes et autres narcotrafiquants [qui sont souvent les mêmes…].

Par ailleurs, dans la méme région, le ministère nigérien de l’Intérieur a fait état d’une autre attaque contre la localité de Temeram, où des « individus armés non identifiés » ont « incendié ou saccagé » des « infrastructures sociales » dont la mairie, le centre de soin et la Société nigérienne d’électricité [Nigelec]. 

Cette pression des groupes armés terroristes [GAT] sur le Niger est l’une des raisons qui justifient la réorganisation du dispositif militaire français [et désormais européen avec le groupement de forces spéciales Takuba] au Sahel. D’ailleurs, c’est dans ce pays que Barkhane vient de « neutraliser » au moins vingt jihadistes.

En effet, ce 18 novembre, le porte-parole de l’État-major des armées [EMA], le colonel Pascal Ianni, a indiqué qu’un GAT, fort d’une quarantaine de combattants circulant à moto, a été la cible d’une « opération d’opportunité » après avoir été repéré par un drone MQ-9 Reaper. 

Deux Mirage 2000 en patrouille et des hélicoptères Tigre, en provenance de Gao, ont ensuite « engagé » ce GAT qui était en train de se rassembler au sud de la localité de Labbezanga, située beaucoup plus à l’ouest de celle de Bakorat et à seulement 1,5 km de la frontière avec le Mali. Selon le colonel Ianni, « vingt combattants ont été neutralisés [c’est à dire mis hors de combat, ndlr] et les autres ont été dispersés. » A priori, il s’agirait de membres de l’EIGS.

Dans son dernier compte-rendu des opérations, l’EMA souligne la « coordination entre la Force Barkhane et les Forces armées nigériennes [FAN] » dans cette action.

Par ailleurs, cette coopération entre militaires français et nigériens tend à devenir de plus en plus étroite. Ainsi, entre les 8 et 14 novembre, le Groupement tactique désert n°3 « Salamandre » de Barkhane a pris part à une opération de contrôle de zone menée dans le secteur de Tin-n-Gara avec une Compagnie spéciale d’intervention [CSI] nigérienne. 

« Les échanges fructueux avec les Nigériens, ainsi que leur parfaite connaissance de la zone d’action, ont permis dans un premier temps de mener des actions civilo-militaires. Les unités se sont ensuite engagées plus en profondeur, aux environs de Tin-n-Gara et dans des zones menacées par les GAT, traversant des villages marqués par leur récent passage », a résumé l’EMA.

LAURENT LAGNEAU // ZONE MILITAIRE

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