Jour de référendum en Algérie

Les Algériens doivent se prononcer sur une révision constitutionnelle ce dimanche. Un texte très décrié.

C’est un texte qui doit marquer l’entrée dans une nouvelle ère pour l’Algérie. Les Algériens sont appelés à se prononcer ce dimanche 1er novembre sur une révision constitutionnelle. Un vote dans le contexte de la pandémie de coronavirus et après une campagne électorale morose qui a laissé peu de place aux opposants du texte.

Un texte pas si réformateur… 

Le texte évoque en préambule une « Algérie nouvelle« , et promet de prendre en compte les demandes du mouvement du Hirak, ce soulèvement populaire qui demande depuis des mois la fin du « système » en place depuis l’indépendance en 1962. Mais si la nouvelle Constitution met en avant une série de droits et libertés, elle ne semble pas être le texte du changement radical. Ainsi, elle élargit les prérogatives de l’armée et le régime « présidentialiste » reste en place. Depuis plusieurs semaines les opposants parlent de « maquillage » ou de « changement de façade« .

Covid-19 oblige, l’accès aux bureaux est limité à deux ou trois personnes à la fois et il est obligatoire de porter un masque

Une campagne verrouillée

La campagne pour ce référendum a été très perturbée par la pandémie de coronavirus et n’a pas emporté les foules. Et les partisans du « non » n’ont pas été autorisés à tenir de meetings publics par les autorités locales. L’Algérie connaît depuis plusieurs mois une campagne de répression, qualifiée même d' »implacable » par Amnesty International. 

Quelque 90 personnes sont derrière les barreaux selon le Comité national pour la libération des détenus. Des activistes, des blogueurs ou encore des journalistes. Face à cette situation, les « hirakistes » appellent au boycott du référendum.

La participation, enjeu du scrutin

Dans ces conditions, le « oui » devrait l’emporter ce dimanche. La seule inconnue du scrutin semble être la participation. En décembre dernier, lors de l’élection présidentielle, seuls 39,93 % des électeurs s’étaient déplacés, le taux le plus faible de toutes les présidentielles de l’histoire de l’Algérie. Ainsi la légitimité d’Abdelmadjid Tebboune est régulièrement remise en cause. Il en sera de même pour cette réforme si elle passe avec un taux de participation très bas. 

Les 61.000 bureaux de vote doivent fermer à 19h, heure locale. Le président, lui, est toujours hospitalisé en Allemagne après des cas de Covid-19 dans son entourage. Son état est « stable et non préoccupant« , selon la présidence. La date du référendum n’a pas été choisie par hasard : le 1er novembre marque l’anniversaire du début de la Guerre d’indépendance contre la puissance coloniale française.

DW

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