LA JEUNESSE DU G5 SAHEL A BAMAKO [Reportage + Photos]

C’est le second rendez-vous de dialogue entre jeunes et décideurs politiques ; un rendez-vous initié par la Haute représentante et vice-présidente de l’Union Européenne pour une implication réelle des jeunes dans les décisions politiques.

Dans une suite de logique de la rencontre qui a eu lieu à Bruxelles du 15 au 17 juin 2016, à l’image de celle-ci, conscient du danger et des risques d’insécurité et du réchauffement climatique auxquels le monde et notamment la région du Sahel et sa jeunesse sont exposés ; ce forum de Bamako a lui aussi pendant quatre jours rassemblé jeunes et représentants de la région du G5 Sahel pour des ateliers de réflexion dans le but de prévenir la migration irrégulière et l’extrémisme violent. Cette rencontre tenue à l’hôtel Salam-Azalaï du 3 au 6 juin 2017, a porté sur le thème « la voix de la jeunesse du sahel », elle aurait dû réunir 75 participants parmi lesquels la parité presque parfaite a été respecté. Car cela fut un des éléments essentiels qui était ressorti de la rencontre de Bruxelles, lequel HD a précieusement tenu à respecter. Ainsi, parmi la totalité des participants, 15 jeunes représentaient la diaspora du Sahel, 10 du Maghreb, 10 de l’Europe et 40 jeunes auraient dû venir des 5 pays membres du G5 Sahel en raison de 8 par pays. Proportion qui fut respectée au niveau de tous les pays à l’exception encore une fois de la Mauritanie qui n’a eu finalement que 5 participants.

Ainsi, sans aucune autre explication cohérente ; les organisateurs nous font part d’une version de la situation à l’apparence sans fondement ni source claire. A travers laquelle nous disent-ils à cause « d’un contentieux avec l’Etat mauritanien, est interdit de sortir du territoire » l’un des invités officiels qui pourtant avait été un des jeunes lors de la toute première édition de Bruxelles… Ainsi, le malaise prend le dessus, et par solidarité, la deuxième personne qui est une fille refuse à son tour de laisser pour compte son camarade en déclinant simplement et volontairement son invitation. Sans oublier la troisième personne qui est elle aussi empêchée sans aucun motif. Ce qui au final fait 72, dont 37 venus des pays du Sahel, au lieu donc de 40. Ce fut un désagrément auquel l’ancien groupe de jeunes qui étaient à Bruxelles n’a ménagé aucun effort pour y remédier. Aussi nombreux que nous fussions, et bien que la rencontre fût pourtant de la voix de la jeunesse consistant à créer un espace de dialogue entre jeunes et leurs autorités respectives, nous avons été empêchés par HD (Centre pour le Dialogue Humanitaire), organisme qui pilote le projet en question, pour cause de ne vouloir dégrader leur prétendue relation avec la Mauritanie…

Un nouveau face à face donc entre l’ensemble de ces jeunes, les autorités de l’Union Européenne et celles des pays membres du G5 Sahel au cours duquel d’ailleurs, une exclusivité nous a été faite sur l’un des thèmes essentiels de la rencontre. En effet, compte tenu de la préoccupation des jeunes vis-à-vis du système éducatif dans les différents pays de la région, et très spécifique celui de la Mauritanie nous a annoncé le Ministre des Affaires Etrangères de la République Islamique de Mauritanie la suppression des écoles privées au niveau primaire, dans le cadre d’un programme de lutte contre les discriminations de l’accès à l’éducation scolaire de qualité pour tous, mais aussi de la revalorisation de l’école publique par un programme de mixité sociale. Il s’agit en fait, de ses explications, de briser toutes différentiations sociales basées sur des catégories socioéconomiques. Sachant que l’école en l’occurrence l’enseignement et non hélas l’éducation aujourd’hui en Mauritanie ; devient de moins en moins contrôlée autrement suivie, et déplorablement connu de tous, de plus en plus commerciales. Encore faudrait-il mettre l’accent sur ce qui est réellement de la qualité dont disposeraient-ils les établissement privés ? bref.

A l’instar du forum de Bruxelles ; à Bamako, les réflexions, échanges et discussions en plusieurs sessions d’ateliers entre jeunes venus de divers horizons ont ensuite été restitué en plénière. Les discussions portaient entre autres sur quatre grandes thématiques à savoir ; l’éducation et la formation, les opportunités économiques (emploi, entreprenariat et mobilité), la participation citoyenne et enfin le rôle des jeunes dans la paix et la sécurité (Résolution du Conseil de Sécurité des Nations Unies 2052 – CSNU 2052- ). C’est suite à ces différents débats quelques fois houleux, qu’une restitution synthétique des grande lignes issues des travaux a été présentée à Mme Fredérica Mogherini, haute représentante et vice-présidente de l’UE en présence des Ministres des Affaires Etrangères des pays membres du G5 Sahel en compagnie des Ambassadeurs accrédités auprès de ces pays, du Secrétaire Permanent du G5 Sahel, des représentants de l’Union Européennes au niveau des pays du Sahel et autres personnalités d’Afrique, d’Europe ainsi que de plusieurs autres observateurs de tout bord. Rencontre au cours de laquelle, la haute représentante et l’ensemble des jeunes n’ont point manqué à mettre l’accent sur une problématique majeure qui ne cesse de faire d’interpeller les consciences, à savoir la parité. En clair, le contraste plutôt du côté des autorités était tel que, les remarque de manière générale ont convergé sur cet aspect. Du côté des autorités, il n’y avait en fait qu’une seule femme, il s’agit de madame Mogherini elle- même. C’est en effet, une chose qu’il faut réellement prendre en compte ou alors renforcer au niveau chacun des pays membres et de l’ensemble du Sahel, disait l’autre ; le développement n’est guère possible avec seulement une partie de la population.

Globalement, les points essentiels auxquels les rapporteurs ont mis l’accent sont ainsi ; compte tenu de la porosité des frontières entre les pays de la région ; Le thème paix et sécurité a permis de souligner et d’attirer également l’attention des différents représentants des Etats du Sahel d’avoir un regard particulier sur l’assèchement du bassin du Lac Tchad qui est aussi source d’insécurité entre les populations ; en accentuant le dialogue entre les Forces de Défense et de Sécurité et les jeunes afin de restaurer un climat de confiance mutuelle entre les parties pour lutter efficacement contre le terrorisme. Puis sur le thème de l’éducation et la formation professionnelle ; les plaidoyers ont convergé vers une problématique commune à l’ensemble de la région Sahel, à savoir la dégradation progressive et incessantes du système scolaire. Pour se faire un meilleur financement du secteur éducatif est à la première ligne des doléances ainsi que l’adaptation des programmes de formations au besoin du marché de l’emploi, en appuyant les projets et programmes de formations pour renforcer les capacités du personnel enseignants, comme l’a souligné le Ministre malien, en donnant l’exemple de la Mauritanie à ce niveau ; il est dit-il inacceptable de continuer à rester indifférent face à cette question qui s’amplifie de plus en plus dans certains pays du Sahel, la non considération des diplômés arabophones sur le marché de l’emploi. La création des écoles de seconde chance pour les enfants n’ayant pas suivi un cursus scolaire normal et ou ceux qui ont été prématurément déscolarisés ; sans toutefois laisser de marge le renforcement des programmes et projets de scolarisation des enfants en général et celle des jeunes filles en particulier.

Cependant les jeunes n’ont point laisser l’opportunité souligner les difficultés de mobilité que tous les habitant de la région sont confrontés. Car il est inacceptable pour les jeunes de rencontrer toute sorte de d’obstacle en quittant Bamako pour Nouakchott, Niamey pour Tchad ou alors Ouagadougou. Il est inadmissible de cautionner une escale à Paris ou même à Casablanca entre Nouakchott et Niamey par exemple ou alors entre Nouakchott et Bamako. La libre circulation doit être prioritaire, primordiale et mis en vigueur, et tout système de visa et paperasse douanière empêchant la mobilité doit être bannis. C’est ainsi que le Ministre mauritanien a annoncé l’état d’avancement du projet de création d’une Compagnie Aérienne de la Région ; fruit du G5 Sahel pour faciliter la mobilité des personnes et de leurs biens.

Compte tenu des préoccupations des jeunes, objet essentiel de la rencontre, dans sa conclusion ; Mme Mogherini, a salué la mobilisation et l’engagement de la jeunesse soulignant qu’elle a aussi connu cette étape qui se trouve inhérente à la vie ; à savoir la jeunesse. Mais que la particularité de celle du Sahel est telle que la dynamique ne mérite guère d’être cassée, et prend actes également de leur volonté à participer activement avec les autorités à la construction et au développement de leurs pays respectifs. Elle a ensuite réitéré l’engagement de l’UE à être au côté des Etats pour un accompagnement sans faille, afin de prendre en compte les besoins et les préoccupations de la jeunesse. En mettant l’accent sur la nécessité d’investir dans la science et la culture qui constituent incontestablement des secteurs qui contribuent activement au développement et celui du Sahel, d’intensifier les actions en faveur du maintien des filles à l’école, de maintenir le dialogue trinôme entre l’Afrique, l’Europe et le Maghreb pour lutter contre la migration irrégulière, la lutte contre le terrorisme et les criminalités organisées. Elle a fini son intervention en portant à la connaissance de la jeunesse la tenue du sommet Afrique-Europe en novembre prochain à Abidjan et qui mettra un accent particulier sur la question justement de la jeunesse. A ce niveau, elle a encore une fois encouragé les jeunes à continuer les réflexions sur les différentes thématiques afin d’enrichir d’avantage les travaux et projets à venir.

Cependant, s’il y a une chose essentielle surtout du côté des jeunes à retenir de ses deux rencontres qui fut véritablement constructives, c’est en effet la naissance d’un Réseau des jeunes du G5 Sahel, qui a d’ores et déjà pris forme à l’issue de la rencontre de Bruxelles et que l’entrevu à Bamako a à son tour permis de renforcer cette base édifiante. Optant pour une présidence tournante, le Mali qui depuis juin 2016 assurait la coordination régionale va devoir passer pour le coup la main au Burkina dès septembre prochain à l’occasion d’une Assemblée Générale qui aura lui aussi un mandat d’un an.

Fatoumata Nonissiré DIAGANA                                                                                                                   Membre du Réseau des Jeunes G5 Sahel                                                                                                 Diaspora Mauritanie – France

 

 

 

 

 

 

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