Coup d’état en Guinée Conakry conduit par un lieutenant-colonel ancien légionnaire dans l’armée française

Ce dimanche 05 septembre, les éléments des forces spéciales guinéennes ont déposé le président de la République Alpha Condé, âgé de 83 ans et au pouvoir depuis 2010. Il a été réélu en 2020 pour un troisième mandat après une révision de la Constitution controversée.

Les faits se sont déroulés rapidement selon une source sur place contactée par RMI-info. D’abord, ce sont des unités du Groupement des forces spéciales (GPS) qui sont descendues sur la capitale pour se diriger vers le palais présidentiel à Kaloum, en intimidant les populations de rentrer chez eux. Puis, ajoute notre contact, des échanges de tirs nourris ont été entendus, suivis de la pénétration des éléments insurgés au sein du palais ainsi que la neutralisation d’Alpha Condé.

Sur une des vidéos partagées sur les réseaux sociaux, l’un des putschiste lui dit,  » Excellence, a-t-on touché un cheveu de vous ».

Puis, à l’instar des guinéens, le monde découvre le Colonel Mamady Doumbouya, qui lit un communiqué nouveau 1 du  Comité national du rassemblement et du développement (CNRD).

Il annonce dans la même foulée la capture d’Alpha Condé, tout en égrenant les motifs du putsch : « la situation sociopolitique et économique du pays, le dysfonctionnement des institutions républicaines, l’instrumentalisation de la justice, le piétinement des droits des citoyens, l’irrespect des principes démocratiques, la politisation à outrance de l’administration publique, la gabegie financière, la pauvreté et la corruption endémique ont amené l’armée républicaine […] à prendre ses responsabilités vis-à-vis du peuple souverain de Guinée ».

Drapé du drapeau guinéen, face aux caméras de la Télévision officielle, le lieutenant-colonel Doumbouya cite l’ancien président du Ghana John Rawlings, décédé en 2020 : « si un peuple est écrasé par ses élites, il revient à l’armée de lui rendre sa liberté » .

Groupement des forces spéciales (GPS) artisans du coup d’état en conflit avec la défense nationale

Selon notre source, le président Condé n’était pas en bons termes avec les hommes du lieutenant-colonel Mamady Doumbouya. En effet, lors des dernières élections présidentielles du 18 octobre 2020, le GPS était éloigné de la capitale. Tout son régiment fut envoyé à Kindia, une ville située à 130 km de Conakry. La source confirme l’existence des divergences depuis quelques temps entre le chef de l’État et le lieutenant-colonel, qui dirige la garnison la plus équipée du pays.

Entièrement financé par la France, les éléments du GPS forment l’élite militaire de l’armée guinéenne. En conflit avec le ministère de la Défense, le lieutenant-colonel, ancien légionnaire de l’armée française a toujours opté pour l’autonomie du GPS.

Toujours selon notre source sur place, les hommes de Doumbouya ont bien réussi à neutraliser quelques hauts officiers loyalistes et ont émis à la radio nationale une déclaration officielle de Condé reconnaissant sa destitution.

Dans un communiqué du ministère de la Défense nationale indique que « la Garde présidentielle, appuyée par les forces de défense et de sécurité, loyalistes et républicaines, ont contenu la menace et repoussé le groupe d’assaillants ».

Le communiqué ajouté que « les opérations de sécurisation et de ratissage se poursuivent pour rétablir l’ordre et la paix.

Sur Twitter, l’ambassade de la France et de la Grande- Bretagne ont appelé leurs ressortissants à rester chez eux et inviter tout contact avec l’extérieur.

Par ailleurs, les autorités sénégalaises, ont déployé des forces de sécurité aux alentours de l’ambassade de la Guinée à Dakar. Le Sénégal abrite la plus grande diaspora guinéenne en Afrique de l’ouest.

La rédaction

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