Variation verticale des modes granulométriques des particules éoliennes des sédiments marins prélevés au large de l’Afrique du nord-ouest (Sud- Maroc, Mauritanie et le Sénégal)

Variation verticale des modes granulométriques des particules éoliennes des sédiments marins prélevés au large de l’Afrique du nord-ouest (Sud- Maroc, Mauritanie et le Sénégal) pendant la terminaison 1a, 1b et l’Holocène).


La figure montre des enregistrements de trois carottes marines au large du Sud-Maroc, de la Mauritanie et du Sénégal. Dans l’intervalle du Terminal I à la fin de la dernière période glaciaire (vers 20.000-16.000 ans BP), les taux d’accumulation des sédiments (terrigènes et pélagiques) montrent un maximum observé dans la plupart des carottes au large de l’Afrique du Nord-Ouest qui peut excéder jusqu’à six fois les taux d’accumulation mesurés dans l’Holocène (Sarnthein et al., 1981). Les variations des apports éoliens peuvent être déduites des fluctuations de la taille modale des grains des silts terrigènes dans la carotte au large du Maroc. La taille des grains terrigènes est largement contrôlée par les alizés. Dans les carottes plus au sud (Mauritanie et Sénégal), la distribution de la taille des grains apparaît plus complexe parce qu’elle reflète à la fois l’influence de l’apport en poussières de l’Harmattan et des alizés, et la décharge fluviatile.

Les flèches indiquent les minima importants de mode granulométrique des particules pendant le stade isotopique 1, les signes (-) indiquent les échantillons ayant un excès en argile (< 6µm) dont la sédimentation de base est fluviatile (d’après Sarnthein et al., 1981 ; Diester-Haass 1988)
Après un premier maximum de la taille des grains entre 16 000 et 14 000 ans BP, une courte, mais distincte diminution est observée près de 12 500 -12 000 ans BP. Puis après une succession de petites oscillations, un second maximum de la taille des grains est simultanément enregistré autour de 10 800 -10 000 ans BP avant que n’intervienne un minimum au milieu de l’Holocène. Le maximum du poids de poussières près de 12 000 ans BP est expliqué en fonctions des vents de l’Harmattan qui étaient actifs au-dessus de l’Atlantique comme ils le sont aujourd’hui. La première rupture dans la transition du glaciaire vers Holocène pourrait correspondre à la dégradation climatique du Dryas ancien et le second au Dryas récent (Diester-Haass 1988).


Il général observé dans plusieurs sites sahariens (Petit-Maire, 1980) et aussi avec le début du retrait de la forêt sous les latitudes de l’Afrique tropicale. L’étude de Ruddiman (1997) met aussi en évidence une arrivée significative de poussières pendant l’Holocène ancien sur le talus continental de la Mauritanie (carotte/forage V30-49).
Précisions : La communauté scientifique retrace l’histoire de la planète au travers des différentes « ères » géologiques qu’elle a traversées, elles-mêmes divisées en « périodes » qui se subdivisent en « époques » géologiques. L’holocène est le nom de l’époque géologique actuelle. Celle-ci a commencé il y a environ 11 500 ans, moment à partir duquel le climat sur Terre s’est adouci, causant la fonte des énormes calottes glaciaires qui recouvraient alors plus du quart des terres émergées. Le début de l’holocène marque donc aussi la fin de la dernière glaciation, connue sous le nom de Würm (70 000 ans et la fin, vers – 12 000 ans).


L’holocène est également marqué par une rapide et massive vague d’extinction qui a démarré par la disparition de ce que l’on appelle la « mégafaune » : ce sont notamment éteints au début de cette époque géologique les mammouths, les rhinocéros laineux, les lions des cavernes, les tigres à dents de sabre, les ours des cavernes ou encore les castors géants. Les extinctions d’espèces animales et végétales se poursuivent tout au long de la période jusqu’à aujourd’hui, de sorte que l’on parle d’ « extinction de l’holocène » ou de « sixième extinction de masse ».

Dr SAO Ousmane

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