Le règne de l’insécurité et de l’impunité

Quels sont les symptômes, entre autres, de la faillite d’un État, de sa déliquescence, du début du processus de son extinction, dans les faits ?

Ce sont les vols, les viols, les rapts, les détournements des biens publics, les meurtres, les arrestations arbitraires et bien d’autres violations des droits humains qui deviennent la règle dans la vie d’une société. Et non l’exception liée à des phénomènes conjoncturels de gestion des affaires de l’État.

Ce funeste tableau, avec tout ou partie des éléments qui le composent, se voit dans beaucoup d’autres pays, pourraient dire certains, comme pour édulcorer ou justifier cette sombre et accablante réalité.

Sauf que sous d’autres latitudes, les institutions de l’État, justice et forces de l’ordre, notamment, se mettent à l’œuvre avec diligence pour constater l’infraction, dès qu’elle est signalée, rechercher le ou les coupables et leur(s) complice(s), et les traduire devant la justice.

Ailleurs, dans un État de droit, et en dépit des dysfonctionnements qui peuvent y être relevés, la justice est ouverte à tous les citoyens, elle leur est accessible. La victime ou le demandeur y sont considérés, respectés, et non traités avec dédain, rejetés comme des bric-à-brac.

Quand un État est défaillant, l’insécurité devient le quotidien des pauvres citoyens, des laissés-pour-compte, et l’impunité, qui campe, permet aux voyous, y compris ceux en col blanc qui sont au cœur des institutions de l’État, d’opérer. Dans cet environnement infernal et désespérant, c’est le simple citoyen qui trinque. Le nanti, proche et allié du pouvoir, s’il ne l’exerce pas, quant à lui, il prend son 4×4, épouse(s) et progéniture, direction la campagne pour renifler l’air pur et déguster le lait de chamelle ou de vache, le temps que la bourrasque passe.

Certains d’entre eux optent pour le billet d’avion, direction les grandes métropoles européennes ou arabes, bien loin des criailleries et de la populace.

Quand l’État, ou le peu qui en reste, s’éteint, ce sont les voyous et les bandits de grand chemin qui font la pluie et le beau temps ; et c’est le pauvre citoyen qui toujours en subit le contrecoup, avant dislocation du pays, au bout de ce lugubre chemin. Regardons la Somalie d’hier et d’aujourd’hui. Observons ce qui se passe actuellement en Libye.

Puissions-nous stopper cette dérive mortelle pour le pays. Mais il faut s’y prendre résolument, et à temps. Car en toute chose il y a un point de non-retour. Veillons à ce qu’il ne soit pas atteint.


Alassane Harouna Boye

administrator,bbp_keymaster

Leave A Comment

Activer les notifications OK Non merci