G5 Sahel: les attentes des partenaires face à la stratégie du désengagement progressif

Les chefs d’États du G5 Sahel et leurs partenaires européens sont réunis à N’Djamena, la capitale du Tchad, du 15 au 16 février, pour donner une nouvelle impulsion à la lutte contre le terrorisme au Sahel. En effet, les forces occidentales présentes au Mali, à leur tête, Barkhane (France), espèrent que l’opération Éclipse menée par la force conjointe du G5 Sahel permette dans l’avenir d’assurer les actions immédiates et l’obtention des gains militaires salutaires.

Face à l’engrenage, l’expansionnisme.

Selon plusieurs observateurs, le Sommet de N’Djamena est vu comme un suivi de celui de Pau, intervient dans un contexte d’engrenage militaire française dans la région. Le 09 février, au Senat, Parly, la ministre française des Armées a fait comprendre à l’opinion publique que même si la France ne comptait pas démobiliser définitivement la force Barkhane au Mali, il n’en demeure pas moins que les nombres de pertes militaires commencent à remettre en question l’efficacité de ses missions.

Sommet du G5 Sahel au Tchad du 15 au 16 février 2021

Aussi surprenant que cela puisse paraître, les chefs d’état ne statueront pas sur l’avenir de la présence militaire française. Pour eux, il va de soi, la France doit rester bien que des appels se multiplient au sein de la société malienne exigeant le départ des troupes françaises. Mais, l’agenda des partenaires européens semble avoir d’autres visées expansionnistes. Puisque dans le document final attendu, la France appelle les États côtiers, autrement dit, les pays du Golf de la Guinée à une « stratégie globale pour faire face à une menace potentielle ».

À cet égard, les Européens assurent, en substance, que les partenaires internationaux s’engagent à apporter leur soutien pour renforcer à terme la présence administrative et sécuritaire via la création d’un centre régional de fusion du renseignement dans l’un des pays. Visiblement, les Européens veulent accorder à la Côte d’ivoire le leadership d’un futur déploiement des forces de défense afin de coordonner les opérations transfrontalières. Par ailleurs, la présence du président sénégalais Macky Sall au Sommet de N’Djamena n’est pas sans susciter des questionnements.

La crise malienne: la solution maintenant et tout de suite

Pour la crise interne au Mali, les partenaires européens appellent à une accélération de la mise en oeuvre de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation (APR) au Mali. Tout en se félicitant de la tenue pour la première fois à Kidal le 11.02. 2021 d’une réunion de hait niveau du Comité de Suivi de l’Accord, ils attendent l’aboutissement d’un compromis définitif sur les questions de défense et de sécurité au Mali. La France a réussi de mettre à la tête de la Minusma El Ghassim Wane, un diplomate mauritanien peul qui aura aussi un rôle majeur à jouer auprès des acteurs maliens et européens.

Chevauchement entre le Secrétariat permanant et la Coalition du G5 Sahel

Enfin, les partenaires européens du G5 Sahel, proposent que le suivi des conclusions du Sommet soit assuré par le Haut Représentant de la Coalition pour le Sahel, le Tchadien Djimé Adoum, un autre choix de l’Élysée. Il aura pour mission de poursuivre le dialogue politique de haut niveau avec les Chefs d’État du G5 Sahel et des partenaires. Est-ce une autre façon d’isoler le Secrétariat exécutif par la multiplication des initiatives? Ne risque-t-on pas des chevauchements bureaucratiques inutiles?

Sans doute, les choses seront plus claires au prochain Sommet des Chefs d’État et de Gouvernement de la Coalition pour le Sahel Sahel prévu cours de l’année 2021.

La rédaction

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